Pendant que la plupart des filles de son âge se retrouvent sur les bancs d'école, la Québécoise Elizabeth Hosking, elle, se mesurait aux meilleures planchistes de la planète dans la demi-lune du Parc à neige Phoenix.

Hosking, la plus jeune athlète de la délégation canadienne aux Jeux olympiques de PyeongChang à seulement 16 ans et la plus jeune à prendre part à l'épreuve présentée en début de semaine, venait de réaliser le rêve qu'elle chérissait depuis le début de sa carrière compétitive, à 10 ans.

«J'ai déjà fait des compétitions sur le circuit de la Coupe du monde, mais ça, c'était complètement différent. C'est la plus grosse compétition au monde; qu'est-ce qui est plus gros que les Olympiques?», a questionné la pétillante athlète, le sourire accroché aux lèvres.

Après avoir chuté à sa première tentative, Hosking s'est reprise et a terminé 19e parmi les 24 compétitrices avec un score de 36,75 points. Interrogée à savoir comment elle se sentait, la jeune fille n'est pas passée par quatre chemins: «J'ai un peu mal aux foufounes, mais ça devrait aller», a-t-elle dit, gênée.

Le ton était donné.

Même si elle n'a pu franchir la phase des qualifications, la planchiste de Longueuil a reconnu qu'elle flottait sur un nuage depuis son arrivée en Corée du Sud.

«Avant la première descente, j'ai dit à mon entraîneur [Brian Smith] que c'était la première fois de ma vie que j'étais aussi nerveuse, a-t-elle admis. Habituellement, je suis nerveuse avant le départ, et ensuite à mon premier saut tout rentre dans l'ordre. Cette fois-ci, ça n'a pas été le cas. Mais je suis contente, parce que Brian m'a dit que ça n'avait pas paru.»

Ce dernier n'a d'ailleurs pu s'empêcher de l'enlasser lorsqu'il l'a retrouvée au bas de la pente.

«Elle m'a fait capoter! s'est exclamé Smith. J'ai vu zéro nervosité dans ses manoeuvres. Et pour moi, ça, c'était une médaille d'or. Le meilleur résultat que je pouvais m'imaginer, c'était celui-ci.

«Vous savez, en sortant d'une compétition, on peut s'inquiéter du niveau de confiance de son athlète, a-t-il ajouté. Mais là, c'était zéro et une barre. Elle a montré au monde entier ce qu'elle est capable de faire. Nous avons fait notre «job', et là on commence la préparation pour les jeux de 2022.»

La famille Hosking était aux premières loges pour assister aux performances de la cadette de trois enfants, à proximité de la zone d'arrivée, et elle n'a pas caché qu'elle rêvait elle aussi déjà aux Jeux de Pékin dans quatre ans.

«Nous sommes fiers de ce qu'elle a accompli, a déclaré sa mère, Raymonde Aubin, encore ébahie par l'ampleur de l'événement. Faire ce qu'elle a fait, à 16 ans, aux Olympiques, c'est plus que ce qu'on pouvait imaginer. C'est tellement merveilleux ce qu'elle nous a fait vivre; on attend maintenant la Chine!»

S'inspirer de Gerard

La tâche pouvait paraître dantesque pour une jeune fille de 16 ans qui participe à ses premiers Jeux en carrière. Heureusement, une performance réalisée la veille de sa compétition lui a donné confiance.

«Voir tous les autres recevoir leurs médailles, comme l'Américain Redmond Gerard, en slopestyle, ça m'a vraiment motivée. Vous savez, il est aussi jeune que moi [il a 17 ans], et il a décroché la médaille d'or à ses premiers jeux», a-t-elle souligné.

«Après avoir vu ça, j'ai regardé mes coachs et je leur ai dit: 'Je fais un autre quatre ans'», a-t-elle poursuivi.

Parmi les moments forts de ses Jeux, elle évoque évidemment son séjour dans le village des athlètes, où elle a pu côtoyer certaines des têtes d'affiche de l'équipe canadienne.

«C'était vraiment cool, parce qu'on a un lounge réservé aux athlètes, a-t-elle évoqué. Dimanche soir, tous les athlètes étaient là et on switchait les postes entre les bosses et la luge afin de ne rien manquer. C'est vraiment cool, nous sommes comme une famille.»

Hosking, dont l'aventure olympique n'en est qu'à ses premiers balbutiements, a donc donné rendez-vous à ses nouveaux amis dans quatre ans.

«Je ne connaissais personne avant d'arriver ici, et là j'étais dans une chambre avec les filles de skeleton, et pour vrai elles sont vraiment cool, a-t-elle dit. Elles m'ont vraiment bien accueillie. Donc c'est certain que quand je vais les revoir, je vais leur dire: 'Hey, allô, comment ça va?'»