Stéphane Langdeau, ancien animateur de L'antichambre, était de passage à Tout le monde en parle, hier soir, et parlait donc en public pour la première fois depuis sa démission-choc de RDS.

Langdeau a affirmé avoir démissionné pour protéger son intégrité. «J'ai fait le choix que ma crédibilité et mon intégrité valaient plus que tout», a-t-il dit.

Rappelons les faits. L'hiver dernier, l'ancien animateur de radio Gary Daigneault a accusé, sur Facebook, le journaliste Stéphane Leroux d'être «un prédateur sexuel».

Dans les jours qui ont suivi les accusations, Daigneault a cessé de nommer Leroux par son nom complet, et parlait plutôt du journaliste sportif SL, sans montrer de photo. «J'imagine qu'il a reçu une mise en demeure», a suggéré Langdeau.

«À partir de ce moment, les gens ont commencé à faire un rapprochement avec l'animateur de L'antichambre. Je suis dans le salon des gens tous les jours», a-t-il rappelé.

C'est là que Langdeau a téléphoné à Daigneault, conversation qui a mené Daigneault à porter plainte à la police.

«Je lui ai dit: "T'as un grief face à Leroux, continue, c'est ton affaire. Mais retire les initiales." Il a dit non. La conversation s'est envenimée. Je l'ai menacé, oui. Mercredi, j'ai reçu la confirmation que sa plainte ne serait pas judiciarisée. Mon nom est blanchi, je peux respirer mieux.

«Mais vous me permettez ce soir d'expliquer ce que j'ai vécu. La perte d'intégrité, l'intégrité de ma femme, de ma fille qui est en 5e année. Vous savez que les jeunes vont beaucoup sur les réseaux sociaux. J'aurais détesté que ma fille dise: "Papa, des gens disent que t'es un prédateur sexuel." On se bat pendant 30 ans pour établir notre crédibilité, et deux lettres peuvent changer ça.»

L'ancien animateur en a profité pour dénoncer, de façon générale, l'intimidation et la diffamation dont plusieurs personnes sont victimes sur Facebook.

Langdeau a ensuite expliqué sa démission de RDS. «Avec ma femme, on a élaboré des scénarios. Dans chaque scénario, je ressortais perdant. [...] Tôt ou tard, quelqu'un allait ramener ça. Ça aurait toujours pendu comme une épée de Damoclès au-dessus de ma tête.»

Par ailleurs, Langdeau a affirmé n'avoir jamais été suspendu par RDS entre l'événement avec Daigneault et sa démission, contrairement à l'information qui circulait allègrement dans le milieu médiatique.

Contacté par La Presse, un responsable des communications de la station a refusé de répondre à notre demande de clarification sur la question.

Langdeau dit ignorer ce qui l'attend sur le plan professionnel. Il a admis qu'il aimerait être «sur un plateau», mais dans le rôle inverse. «J'ai toujours posé les questions, mais j'aimerais aussi donner mon opinion.»