La rivalité Québecor-Bell, qui s'est intensifiée depuis l'offre d'achat d'Astral par Bell, vient de se transporter sur les courts de tennis. Diffuseur du Challenge Bell depuis cinq ans, TVA a décidé de ne pas diffuser le tournoi de tennis féminin cette année. TVA a annoncé sa décision aux organiseurs la semaine dernière, à trois semaines du début de tournoi. Les organisateurs doivent maintenant trouver un nouveau diffuseur.

Selon nos informations, TVA a pris la décision de ne pas diffuser le Challenge Bell en raison de l'opposition de Québecor à l'achat d'Astral par Bell. Québecor fait partie de la coalition «Dites non à Bell», qui veut convaincre le Conseil de la radiodiffusion et des télécommunications canadiennes (CRTC) de faire avorter la transaction Bell-Astral. Le CRTC tiendra des audiences sur la transaction dans la semaine du 10 septembre - ironiquement, durant le Challenge Bell.

Les stations régionales de TVA (sauf celle de Montréal) diffusaient les demi-finales et la finale du Challenge Bell depuis cinq ans. Les droits de télé étaient offerts gratuitement à la chaîne, qui payait ses dépenses de diffusion. «Nous n'avions pas d'entente à long terme avec TVA, reconnaît Claude Rousseau, président du Challenge Bell. Il n'y a pas eu résiliation de contrat de la part de TVA. Nous nous entendions pour la diffusion une année à la fois. Il y a une semaine, TVA nous a avisés qu'il ne diffuserait pas le Challenge Bell cette année pour des raisons qui vont rester entre nous. Ça ne veut pas dire que le Challenge Bell ne reviendra pas sur leurs ondes une autre année, ce n'est pas un refus pour 25 ans.»

Joint par La Presse, TVA n'a pas fait de commentaires.

Le 16 août dernier, un communiqué de presse annonçant la liste des joueuses nommait TVA Sports comme partenaire média. Le Challenge avait-il une entente tacite pour être diffusé à TVA Sports? «C'est une erreur de notre part d'avoir indiqué TVA Sports dans le communiqué, car nous n'avions pas d'entente écrite, explique Claude Rousseau. Nous espérons toujours avoir la plus grande vitrine possible pour le tournoi.» Au contraire de la chaîne généraliste de Québecor, TVA Sports aurait pu diffuser davantage de matchs que les demi-finales et la finale. TVA Sports diffuse une quinzaine de tournois professionnels de l'ATP et de la WTA.

Au cours des dernières années, le Challenge Bell concluait son entente de télédiffusion avec TVA de façon officielle par écrit au début du mois d'août, selon Claude Rousseau. «Ç'a été plus tard cette année à cause des périodes de vacances, indique-t-il. J'aurais évidemment aimé mieux le savoir [la décision de TVA] il y a un mois. Il est pas mal minuit moins une, mais c'est maintenant à nous de faire nos devoirs.»

À la recherche d'un autre diffuseur

Après avoir appris la décision de TVA, Claude Rousseau a entamé «des pourparlers» avec RDS, une chaîne qui appartient à Bell. Avant TVA, d'autres réseaux comme RDS et Radio-Canada ont diffusé les finales du Challenge Bell. «Bell est avec nous depuis 20 ans, souligne Claude Rousseau. Ce n'est pas un commanditaire passif, c'est un commanditaire actif qui veut trouver une solution. Avec le Challenge Bell, nous voulons promouvoir le tennis à Québec et les droits de télé sont un élément de visibilité important.»

Doté d'une bourse de 220 000$US, le Challenge Bell, qui fête son 20e anniversaire cette année, aura lieu du 8 au 16 septembre au PEPS de l'Université Laval. Le tournoi comptera sur la présence de 4 joueuses du top 50, dont la Québécoise Aleksandra Wozniak. La Québécoise Eugénie Bouchard, championne junior de Wimbledon, participera aussi au tournoi.

Le Challenge Bell est détenu par les Remparts de Québec, qui sont la propriété de l'ex-gardien de but Patrick Roy et des hommes d'affaires Jacques Tanguay, Michel Cadrin et André Desmarais. Président du conseil d'administration de La Presse, André Desmarais est actionnaire des Remparts par l'entremise d'une filiale de Power Corporation du Canada, propriétaire de La Presse.