Le temps file.

Le premier choix du Canadien en 2013, Michael McCarron, en est déjà à son sixième camp d'entraînement avec le CH.

McCarron constituait un projet. Il mesurait 6 pieds 6 pouces lorsque Trevor Timmins l'a repêché au 25e rang en 2013, sa robustesse enchantait le DG Marc Bergevin, qui souhaitait grossir les effectifs.

Malheureusement, McCarron n'a jamais pu s'ajuster à la vitesse des rangs professionnels. Il a connu une première saison intéressante dans la Ligue américaine avec 38 points, dont 17 buts, en 58 matchs. Mais sa production a périclité au fil des ans par la suite.

Repêchés lors des rondes subséquentes lors de cette cuvée, Jacob De La Rose, Artturi Lehkonen et Sven Andrighetto ont pu s'établir dans la LNH avant lui. McCarron n'a ni la vitesse, ni l'intelligence pour réussir à se distinguer dans le nouveau style de jeu du Canadien, qui prône un échec-avant soutenu.

McCarron sera sans doute rétrogradé dans la Ligue américaine après avoir été soumis au ballottage. Il serait surprenant qu'on le réclame. Même des clubs plus costauds et moins rapides, les Ducks d'Anaheim, par exemple, viennent de changer leur philosophie et veulent améliorer leur vitesse.

Le cas de Nikita Scherbak diffère un peu. Le potentiel offensif de ce choix de première ronde, 26e au total, en 2014, demeure nettement plus élevé que celui de McCarron. Il a amassé 30 points en 26 matchs l'an dernier avec le Rocket de Laval.

Mais sa compréhension du jeu laisse toujours à désirer. Ses efforts sont inconstants. Si le Canadien est vraiment sérieux dans son intention d'instaurer une nouvelle façon de jouer, où l'accent est mis sur l'intelligence et la hargne, Scherbak n'est pas le joueur idéal.

Il n'est pas question ici de se débarrasser de ce garçon sans rien obtenir un retour. Mais si jamais un club offrait un choix de deuxième ronde par exemple, ou un espoir de trop en défense, il faudrait sauter sur l'occasion.

Jesperi Kotkaniemi, 18 ans à peine, de quatre ans et sept mois le cadet de Scherbak, est déjà nettement en avance sur celui-ci en terme d'intelligence, de fougue et de vision.

Ne lançons pas la pierre pour autant au responsable du recrutement Trevor Timmins pour ces deux espoirs décevants.

Après les 20 premiers joueurs en 2013, le talent était plutôt mince. Le Canadien s'en est plutôt bien tiré avec De La Rose, Lehkonen et Andrighetto. Ces deux derniers sont d'ailleurs parmi les 25 meilleurs compteurs de toute la cuvée 2013.

En 2014, la source se tarissait aussi beaucoup après Scherbak. Adrian Kempe, repêché en fin de première ronde, demeure un espoir intéressant à Los Angeles. À peine deux joueurs repêchés en deuxième ronde sont établis dans la LNH, Brandon Montour et Christian Dvorak.

Brayden Point, repêché en troisième ronde, constitue un cas isolé. Le vol de cette cuvée par le Lightning. Si c'était à refaire, Point serait repêché parmi les trois premiers en 2014, peut-être même au tout premier rang.

Le Canadien peut se consoler. Malgré l'échec annoncé de McCarron, et probablement celui de Scherbak, d'autres jeunes poussent.

La cuvée 2015 a produit Noah Juulsen, repêché au 26e rang. Celle de 2016 a donné Mikhail Sergachev, qui a permis d'acquérir Jonathan Drouin. Victor Mete, choisi quelques rondes après Sergachev, est déjà avec le Canadien.

Les espoirs des deux dernières cuvées, Ryan Poehling, Josh Brook, Kotkaniemi, Cayden Primeau, Jesse Ylolen (deux buts en deux matchs avec les Pelicans), Jacob Olofsson (deuxième centre à Timra) et Alexander Romanov (régulier en défense avec le CSKA Moscou), montrent de belles promesses.

> Participez gratuitement à notre pool de hockey



Photo André Pichette, La Presse

La compréhension du jeu de Nikita Scherbak laisse toujours à désirer et ses efforts sont inconstants.