L'ouverture du camp d'entraînement des Blue Jackets de Columbus, hier, a sans doute laissé un goût amer dans la bouche des fans de l'équipe.

Deux des plus grandes vedettes de l'équipe, le gardien Sergei Bobrovsky et l'attaquant Artemi Panarin, ont laissé planer des doutes sur leur avenir avec l'organisation.

Bobrovsky, gagnant du trophée Vézina remis au gardien par excellence en 2017, et Panarin, meilleur compteur du club l'an dernier avec 82 points, auront droit à l'autonomie complète à compter du 1er juillet.

Les deux n'ont pas voulu entamer des négociations pour une éventuelle prolongation de contrat.

«À la fin de la dernière saison, j'ai avisé la direction de la situation, a déclaré Bobrovsky aux journalistes de Columbus hier. Ils connaissent mes plans pour cette année. Ils connaissent mes plans à long terme. Ils savent tout. Ils savent ce que nous allons faire.»

Quand les reporters lui ont demandé si Columbus était dans ses plans à long terme, sa réponse a été laconique: «On verra...», a-t-il lancé.

Bobrovsky, paraît-il, en aurait marre de se faire critiquer pour ses performances en séries éliminatoires. En 24 matchs en pareilles circonstances, il montre une fiche de 5-14, une moyenne de buts alloués de 3,49 et un taux d'arrêts de ,891. Un contraste frappant avec sa moyenne de 2,44 et son taux d'arrêts de ,920 en saison régulière.

Panarin n'a rassuré personne chez les Blue Jackets non plus. «J'ai été bien accueilli ici et j'ai beaucoup apprécié mon expérience. Je n'ai rien de mal à dire contre cette organisation. Mais il est rare qu'un joueur puisse avoir le contrôle de son destin à long terme. Je veux prendre mon temps avant de décider.»

Le DG des Blue Jackets, Jarmo Kekalainen, vit tout un dilemme. Contrairement au Canadien ou aux Sénateurs d'Ottawa, son club aspire à la Coupe Stanley. Il peut difficilement échanger ses deux vedettes contre des espoirs et des choix au repêchage.

S'il ne les échange pas cette saison, par ailleurs, il risque de se retrouver dans une situation fâcheuse: perdre deux vedettes sur le marché des joueurs autonomes sans rien obtenir en retour.

Les Islanders de New York ont pris ce pari avec John Tavares. Non seulement ont-ils raté les séries, mais Tavares a quitté pour Toronto. Le DG, Garth Snow, a perdu son poste quelques semaines avant le départ de Tavares, les propriétaires sachant sans doute que leur capitaine ne resterait pas.

Le seul moyen pour Kekalainen de sauver la face serait d'échanger Bobrovsky et Panarin en retour de joueurs d'impact qui pallieraient la perte de ces deux hommes. Mais en refusant de s'engager à long terme avec les Blue Jackets ou une éventuelle équipe, les deux Russes contribuent à diminuer leur valeur aux yeux des autres clubs.

On voit mal comment Kekalainen pourra se tirer d'une telle impasse sans affaiblir son club.