Le camp des recrues du Canadien s'ouvre aujourd'hui.

Les regards seront essentiellement tournés vers le premier choix de l'équipe en juin, Jesperi Kotkaniemi.

Mais les années nous ont appris une chose: les derniers seront parfois les premiers. De jeunes joueurs présents à Laval ce weekend n'attireront pas l'attention, mais deviendront peut-être les vedettes de demain.

On entend beaucoup de commentaires positifs à l'égard de Kotkaniemi. Et à le voir dominer comme il l'a fait en matchs préparatoires à Assat, en Finlande, nul doute qu'il deviendra éventuellement un joueur important pour le CH. Sans doute même le premier centre tant espéré.

Mais pouvons-nous prétendre avec certitude qu'il sera meilleur de la cuvée du Canadien en 2018?

D'autres émergeront. Il y en a toujours. Le premier choix du Canadien en 2010, Jarred Tinordi, devait devenir le prochain défenseur gaucher de première paire, un genre de successeur à Andrei Markov, malgré la différence de style entre les deux.

Cette année-là, Louis Leblanc constituait l'autre point de mire puisqu'il participait à son premier camp des recrues après avoir quitté Harvard pour le Junior de Montréal.

Qui donc, quelques mois après ce repêchage de 2010, parlait du modeste choix de cinquième ronde de l'équipe, Brendan Gallagher?

En 2004, le Canadien croyait avoir trouvé son gros joueur de centre, Kyle Chipchura, repêché en première ronde. Chipchura a même agi comme capitaine de l'équipe canadienne junior. Alexei Emelin, Mikhail Grabovski et surtout Mark Streit, repêchés après lui, auront tous connu une plus grande carrière.

Plus récemment, Michael McCarron a constitué le premier choix du Canadien en 2013. Deux des trois choix de seconde ronde cette année-là, Jacob De La Rose et Artturi Lehkonen, sont assurés ou presque de commencer l'année à Montréal, avec plus de 100 matchs d'expérience dans la LNH. Lehkonen jouera même probablement sur un deuxième trio. McCarron? Il est destiné à Laval, ou à un club qui le réclamera au ballottage.

Qui seront les Gallagher, les Lehkonen ou les Charles Hudon de demain? Les choix ne manquent pas. Le Canadien a repêché 11 joueurs en juin. En 2008, 2010 et 2014, il en avait choisi seulement... cinq.

Certains ont été déçus par le développement du premier choix de l'équipe en 2008, Danny Kristo. Non seulement a-t-il constitué un choix de deuxième ronde, mais il a été repêché à la toute fin de cette deuxième ronde, au 56e rang.

Quand le CH a repêché Jacob Olofsson au 56e rang cette année, il avait déjà choisi trois joueurs, Kotkaniemi, Jesse Ylolen et Alexander Romanov.

Sans surprise, aucun joueur de la cuvée 2008 n'a percé, et Gallagher a été le seul de son groupe en 2010.

Alex Galchenyuk, troisième choix au total en 2012, deviendra-t-il un Andrei Kostitsyn ou un Alex Kovalev? Qui sait si Charles Hudon, repêché en cinquième ronde cette année-là, ne sera pas encore dans la LNH lorsque Galchenyuk quittera pour la KHL?

Parmi les candidats susceptibles de surprendre ces prochaines années, il faudra surveiller Olofsson. Il n'est pas au camp cette semaine, retenu avec son club en Suède, mais il a brillé au camp de développement du CH, puis au tournoi international junior cet été.

Romanov, lui, décrit comme un hybride de Markov et Emelin, a réussi l'exploit de se tailler un poste avec le CSKA Moscou à seulement 18 ans. Son temps d'utilisation demeure très limité en ce début de saison, déjà source de controverse, mais atteindre la KHL à cet âge pour un défenseur demeure un indice favorable de son talent. Comme Olofsson, il n'est pas à Montréal cette semaine en raison de ses obligations envers le CSKA.

Il y a aussi cette bande de centres de petite taille, Cam Hillis, Allan McShane, Cole Fonstad, Samuel Houde, sans oublier le petit défenseur offensif Jordan Harris. 

Et on n'a pas évoqué encore le gardien Cayden Primeau, Jesse Ylonen, Josh Brook ou Jake Evans, ce modeste choix de septième ronde en 2014.

Il y aura des choses à voir ce weekend. Le vrai test commence demain soir avec un match contre les espoirs des Sénateurs à la Place Bell.