Ceux qui espéraient encore une réconciliation entre Max Pacioretty et le Canadien seront déçus.

Geoff Molson, Marc Bergevin et Claude Julien ont fait acte de présence au tournoi de golf du capitaine du CH, ce matin, mais leur stoïcisme était révélateur.

La direction de l'équipe a avisé les médias tôt ce matin qu'elle n'allait pas commenter la situation de Pacioretty. Puis, en entrevue, le DG du Canadien s'est borné à dire qu'il «s'attendait» à ce que son meilleur buteur des dernières années soit au camp d'entraînement, comme les autres joueurs de l'équipe d'ailleurs.

Aucun gestionnaire n'aurait agi ainsi si le capitaine était apprécié et désiré. On aurait affirmé, au contraire, que Pacioretty était un membre important de l'équipe, qu'on comptait sur lui pour relancer le CH et qu'on espérait un dénouement favorable dans les négociations de contrat. Comme Bergevin l'a fait d'ailleurs avec Carey Price l'an dernier.

La poignée de mains entre Bergevin et Pacioretty ce matin en disait long. Le DG s'est exécuté en vitesse, même s'il savait que tous les regards étaient tournés vers les deux hommes. Bergevin était sur le point de quitter la scène lorsqu'on l'a ensuite rappelé pour lui demander de poser pour les photographes.

Sans surprise, Max Pacioretty a révélé par la suite qu'aucune négociation de contrat n'avait eu lieu ces derniers temps. Le capitaine du Canadien, on le rappelle, aura droit à l'autonomie complète à la fin de la saison.

L'ancien entraîneur du Canadien, Michel Therrien, avait mis la table la veille. Therrien, dont c'était la première chronique quotidienne à l'émission Jean-Charles en liberté sur les ondes du 91,9 Sports, a révélé qu'il ne voyait pas, selon son feeling personnel, comment une réconciliation entre Max Pacioretty et le Canadien était possible. Therrien est celui qui, avec Marc Bergevin, s'était rendu au domicile de Pacioretty il y a quelques années pour lui annoncer qu'il serait le prochain capitaine de l'équipe.

Les intentions d'échanger Pacioretty ne sont plus secrètes. Les Penguins de Pittsburgh auraient manifesté de l'intérêt à la date limite des échanges cet hiver. Les Kings de Los Angeles l'auraient acquis si Pacioretty avait accepté leur offre de prolongation de contrat. Les Red Wings de Detroit se seraient aussi enquis de ses disponibilités.

Mais septembre arrive et Pacioretty est toujours membre de l'équipe. Et notre homme ne semble pas avoir l'intention de renoncer à son titre de capitaine, à voir l'immense signe de capitaine qui servait de toile de fond lors de son allocution ce matin.

Si Pacioretty n'est pas échangé d'ici la fin du camp d'entraînement, la direction aura une décision à prendre. Soit réaffirmer le leadership de son joueur, soit lui enlever ce titre. On doit éliminer les zones grises.

Plusieurs grands joueurs ont eu à renoncer à cet honneur par le passé: Brett Hull, Theoren Fleury, Vincent Lecavalier, Joe Thornton, Patrick Marleau, Chris Pronger, Scott Niedermayer, Brian Leetch, Mike Modano. Dans la majorité des cas, ce changement n'a pas mené à la catastrophe, au contraire.

Il n'en demeure pas moins que les relations entre Marc Bergevin et ses vedettes semblent souvent difficiles. P.K. Subban a été échangé dans la force de l'âge. Bergevin n'a pas réussi à retenir Alexander Radulov et Andrei Markov.

Radulov a peut-être joué un tour au CH dans les négociations à l'été 2017, mais parions qu'il n'avait pas apprécié non plus les déclarations de son patron, quelques mois plus tôt. Bergevin avait affirmé, à propos des renégociations de contrat: «Radulov est bon, mais ce n'est pas Sidney Crosby...»

Markov, lui, comme Subban et Pacioretty, tenait à demeurer avec le Canadien (à moins que Pacioretty ne tienne un double discours, public et privé).     

Le cas d'Alex Galchenyuk est différent. Voilà un jeune homme dont la carrière serait déjà glorieuse s'il y avait mis plus de sérieux.

Voyons comment Bergevin règlera le dossier Pacioretty. Il n'a certes pas le gros bout du bâton, un peu, beaucoup, par sa propre faute.