Le Brésil et la Russie s'affronteront pour la médaille d'or olympique dimanche dans un classique du volley qu'on n'avait toutefois pas vu en finale d'un tournoi majeur depuis dix ans.

C'est que les Russes, toujours placés parmi les favoris, n'avaient jamais réussi à passer le cap depuis le Mondial 2002 perdu contre les Sud-Américains.

Ils l'ont fait vendredi en battant une tenace Bulgarie 3 à 1 (25-21, 25-15, 23-25, 25-23) dans une demi-finale bien plus accrochée que celle du Brésil, vainqueur expéditif de l'Italie 3 à 0 (25-21, 25-12, 25-21).

L'Italie, ancienne grande puissance en déclin, avait rendu aux vert et or le service de les débarrasser de leur bête noire, les États-Unis, en quarts de finale. Elle en a été remerciée sous la forme d'une leçon de volley-ball.

D'une supériorité écrasante dans le domaine crucial du service-réception, les champions d'Athènes, médaillés d'argent à Pékin, ont fait ce qu'ils ont voulu, à l'image de l'attaquant Murillo (15 points), du pointu Wallace (12), remplaçant talentueux du titulaire Vissotto, touché deux jours avant aux adducteurs, de l'immense Lucas (2,09 m) au service, ou encore du passeur Bruno, le fils de l'entraîneur Bernardinho.

Les Russes inquiétés

La «Nazionale», vieillissante, n'avait aucun argument à opposer à cette sélection ultra-complète, qui n'a cessé de monter en puissance depuis le début de la quinzaine.

Le premier duel de la journée entre les géants russes - 2,02 m de moyenne pour le six de départ - et les surprenants Bulgares avait été nettement plus incertain, et aurait même pu tourner autrement si les outsiders avaient été plus solides mentalement.

Les serveurs russes, dont le vieux Tetyukhin, fidèle au poste depuis près de quinze ans, ont fait souffrir leurs rivaux (8 as). Mais l'inverse a été vrai aussi, le jeune Skrimov, 1,90 m seulement, se montrant particulièrement spectaculaire.

Les Bulgares ont craqué à deux moments-clés, d'abord dans la première manche qu'ils ont eu en mains (17-13) avant d'encaisser un 12 à 4, puis dans les derniers échanges du match, lorsque leur meilleur attaquant, Sokolov, s'est fait contrer deux fois d'affilée.

La vedette russe, Mikhaïlov, n'a pas tremblé, lui, au moment de marquer son 25e point d'une attaque puissante pour conclure le match. Il devra être au moins aussi solide dimanche pour donner à la Russie son premier grand titre depuis la fin de l'Union soviétique.