Marie-Andrée Lessard et Annie Martin rêvaient de gâcher la fête hier à Londres. Ce ne fut pas le cas. Les 12 000 spectateurs dans les estrades étaient venus encourager les Britanniques. « Go GB «, s'époumonaient les fidèles entre deux averses de pluie. On agitait les Union Jack. On huait les Canadiennes. C'était de bonne guerre.

Le court de volleyball de plage a été planté en plein Londres. On aurait pu tout aussi bien le planter en pleine carte postale : Downing Street, le Big Ben, la grande roue du London Eye qui s'élèvent en arrière-plan.

Mais il n'y avait pas grand-place à la contemplation : l'annonceur hurlait dans le micro avec une voix de radio des années 90. Il chauffait la foule, comme on dit, puis à un moment a annoncé les joueuses. Il a gentiment massacré le nom des deux Québécoises, puis hurlé celui des Britanniques. Les spectateurs n'en pouvaient plus.

Il y avait la foule et il y avait le froid. Malgré la pluie et le ciel gris métallisé, les joueuses ont reçu l'ordre de s'exécuter en maillot. Elles auraient préféré des pantalons.

C'est dans ces conditions que Lessard et Martin sont sorties sur le court, tout sourire et en maillot. Elles étaient venues gâcher la fête, disions-nous, et elles ont bien failli y parvenir.

Agressives et opportunistes, les Britanniques ont envoyé plusieurs services derrière la ligne, que les Canadiennes ont judicieusement laissé passer. Elles ont pris la première manche. Shauna Mullin et Zara Dampney ont ressuscité la foule en remportant la seconde. Lors de la troisième et décisive manche, les deux équipes ont joué du coude, mais les Canadiennes ont finalement flanché vers la fin pour un total de 21-17, 14-21 et 13-15.

« C'est dommage qu'on n'ait pas pu continuer sur notre lancée, mais elles ont bien joué, a lancé Marie-Andrée Lessard, 34 ans, quelques instants après la défaite. Mais la foule n'a pas été un grand facteur. Je dirais même que c'était une très belle expérience. «

Les Canadiennes doivent maintenant gagner absolument leur prochain match si elles veulent dépasser la phase de poules. Elles affrontent les Russes demain puis les Italiennes jeudi.

« Les Russes sont très grandes et très agressives. Elles vont essayer de profiter de notre petite taille alors il faudra être très fortes, note Annie Martin, 30 ans. On garde notre bonne attitude et on ne sait jamais, c'est une phase de poules!»