Les filles de l'équipe canadienne de basket amorcent leur tournoi ce matin contre la Russie, qui occupe le deuxième rang mondial. Une victoire leur fournirait une formidable dose d'énergie.

Pourtant, l'entraîneuse Allison MacNeill n'a pas songé une seule seconde à imposer à ses joueuses, 11es mondiales, un couvre-feu hâtif, hier.

«Leur faire manquer le défilé des athlètes? J'aurais été incapable de leur annoncer une chose pareille. C'est une expérience unique. On peut être une grande athlète et profiter des belles choses de la vie. Être enfermées dans leur chambre et stresser sur le basket 24 heures par jour, ce ne serait pas très sain...»

Allison MacNeill dirige la sélection nationale depuis 2001. C'est la première fois que son équipe participe aux Jeux olympiques. À une époque où les Jeux sont devenus une affaire de plusieurs milliards, et où la quête de médailles et la recherche de gloire transcendent trop souvent tout le reste, cette femme de 52 ans incarne l'idéal olympique. «On veut que nos athlètes inspirent les générations montantes en racontant leur expérience des Jeux, dit-elle. Ce serait triste si elles étaient incapables de décrire l'émotion du défilé parce qu'elles n'y étaient pas...»

(Cela dit, dans les sports individuels où une seule performance fait foi de tout, les athlètes en compétition ce week-end ont raison de préférer un repos. La plongeuse Jennifer Abel, qui sera sur les tremplins dès demain en compagnie d'Émilie Heymans, l'a bien expliqué: «Je veux mettre toutes les chances de mon côté.»)

L'équipe canadienne de basket a obtenu sa place à Londres en collant deux victoires d'affilée dans le dernier tournoi qualificatif, le mois dernier. «Jamais vu une telle euphorie de toute ma carrière!», dit MacNeill.

Les chances que l'équipe canadienne monte sur le podium sont minuscules. Mais les joueuses sortiront gagnantes de ces Jeux, parce que leur entraîneuse a compris que le succès olympique ne se mesure pas uniquement par les victoires.

«Plus tôt cette semaine, on a eu droit à une heure d'entraînement dans le stade où le tournoi aura lieu, raconte MacNeill. Quand les portes se sont ouvertes et que les filles ont vu l'intérieur de l'édifice, elles ont crié de joie! C'était beau à voir...»