À 20 ans, Steven Butler est encore bien jeune. Ça ne l'empêchera cependant pas de monter dans le ring doté d'une nouvelle maturité vendredi soir, au Métropolis.

En marge de la conférence de presse présentant officiellement son combat face à l'Allemand Ferdinand Pilz (16-0, 12 K.-O.), mardi, le cogneur montréalais a confié qu'il faisait désormais preuve de beaucoup plus de discipline à l'entraînement et dans sa vie en général.

Butler (15-0-1, 12 K.-O.) a notamment apporté de nombreux changements à sa diète. «Auparavant, je pouvais manger du McDonald's. Maintenant, c'est du poulet, du steak, des oeufs... Je mange vraiment comme un vrai athlète», décrit-il en souriant.

«C'est rendu que je m'entraîne le matin. Après l'entraînement, je mange, je fais une sieste, je me réveille et je m'entraîne à nouveau. J'ai vraiment une journée d'athlète complète, et c'est vraiment sur ce plan que je suis plein d'énergie à l'entraînement.» 

Si cette maturité semble porter ses fruits sur le plan physique, elle se fait tout autant remarquer dans l'attitude dont fait aujourd'hui preuve Butler dans l'arène, selon son entraîneur Rénald Boisvert.

«On est très satisfaits de sa progression sur le plan de sa maturité physiologique, mais aussi psychologique, souligne-t-il. Il est plus patient dans un ring. Mais il reste quand même dangereux. C'est un cogneur, mais un cogneur qui devient de plus en plus brillant dans un ring.» 

Pas de vidéos? Pas de problème

Ainsi, à en croire son entourage, Butler est en très bonne position pour défendre avec succès son titre IBF junior des super-mi-moyens contre Pilz, âgé de 24 ans. Tant mieux, car le clan du jeune boxeur disposait de très peu d'informations au sujet de ce dernier afin de se préparer. 

«Je vais vers l'inconnu, admet Butler. Ce n'est pas un adversaire que je connais. J'essaie de regarder des vidéos de lui sur YouTube, mais il n'y a absolument rien. Je ne sais pas à quoi m'attendre. C'est certain que je serai méfiant. C'est un gars avec une fiche de cogneur.» 

Vrai que Pilz, qui se battra hors de son pays natal pour la première fois, a passé le knock-out à 75% des adversaires qu'il a affrontés jusqu'ici. Sauf que la fiche cumulative de ces derniers s'élève à 82 victoires, 170 défaites et 7 verdicts nuls. De quoi remettre les choses en perspective... 

«C'est un adversaire qu'on devait affronter afin de garder la ceinture, a fait valoir le président d'Eye of the Tiger Management, Camille Estephan. C'est un adversaire invaincu, qui est jeune, qui croit en lui-même et qui est ici pour gagner.»

Butler espère qu'une éventuelle victoire face à Pilz lui permettra ensuite de viser des duels contre des rivaux de plus grande envergure. Il souhaiterait entre autres avoir l'occasion d'en découdre avec l'Ontarien Brandon Cook, actuel détenteur de la ceinture intercontinentale de la WBA chez les 154 lb. Cook se battra d'ailleurs lui aussi vendredi, alors qu'il affrontera Davide Doria à Mississauga. 

«Après ce combat, on se dirige un peu dans les hautes ligues, souligne Butler. [...] C'est seulement une étape de plus dans ma carrière. On s'en va vraiment vers le sommet.» 

La demi-finale du gala de vendredi opposera Dierry Jean (29-2, 20 K.-O.) et le Philippin Ricky Sismundo (30-9-2, 13 K.-O.). Rappelons qu'il s'agira du premier combat de Jean depuis sa plus récente thérapie pour traiter sa dépendance à l'alcool.

Notons enfin que Denis Grachev, qui devait affronter Schiller Hyppolite (19-1, 13 K.-O.), a dû déclarer forfait en raison d'une blessure à un oeil. Le Québécois se mesurera en lieu et place à l'Argentin Pablo Daniel Zamora (32-13-1, 18 K.-O.).

***

LES AUTRES COMBATS DE LA SOIRÉE

Ghislain Maduma (17-2, 11 K.-O.) contre Cesar David Inalef (20-5-2, 6 K.-O.)

Louisbert Altidor (3-0) contre Adam Green (13-5, 6 K.-O.)

Mian Hussain (15-0, 6 K.-O.) contre Edgar Ortega (16-4, 10 K.-O.)

Mathieu Germain (6-0, 4 K.-O.) contre Adam Mate (21-8, 14 K.-O.)

Batyr Jukembayev (débuts professionnels) contre Kamil Wybraniec (3-2, 3 K.-O.)

Vanessa Lepage Joanisse (1-0) contre Annie Mazerolle (2-1, 1 K.-O.)