À quelques semaines de ses seconds Jeux olympiques, la kayakiste Émilie Fournel affirme qu'elle dispose d'une arme secrète. Bonne nouvelle: son frère Hugues profite de la même.

Cette «arme», c'est la présence de l'un et de l'autre pour se soutenir mutuellement. Un luxe qui, à en croire le duo, est loin d'être à négliger.

«Aux Jeux olympiques, les athlètes se retrouvent reclus et plutôt seuls, alors que tout est axé sur la performance, dit Émilie, 25 ans. Je mesure donc toute la chance que j'ai de savoir que la dernière personne que je vais voir en quittant le quai, ce sera mon frère. Que ça aille bien ou non, il sera toujours à mes côtés.»

«C'est tellement dur, ce qu'on fait!», renchérit Hugues, 23 ans, qui en sera à ses premiers Jeux.

«Alors, le fait de pouvoir compter sur une membre de ma famille dans un moment aussi important, c'est sûr que ça va beaucoup m'aider.»

L'entraide entre l'aînée et son cadet ne commencera toutefois pas qu'à Londres. Elle est déjà bien en place, depuis bien longtemps, même.

Selon Hugues, c'est véritablement la performance de sa soeur à Pékin, en 2008, qui a constitué pour lui «un déclic».

Depuis, même si les deux ne travaillent pas avec le même entraîneur et ne composent pas avec le même type d'embarcation (lui en K-2, elle en K-1), Hugues s'abreuve des conseils de sa soeur à mesure qu'il gagne lui-même de l'expérience et du succès sur la scène internationale.

«Elle m'aide énormément dans ma préparation psychologique, affirme Hugues. Elle me conseille notamment sur la manière d'aborder les choses. Au fond, les Jeux olympiques, c'est juste une grande compétition avec plus d'exposition médiatique qu'à l'habitude...»

Équipe canadienne dévoilée

Émilie et Hugues Fournel étaient présents, hier à Lachine, au dévoilement de la formation canadienne de canoë-kayak qui se rendra à Londres le mois prochain.

L'événement n'entretenait pas en soi un grand suspense, puisque six des sept membres de l'équipe étaient déjà connus. On a néanmoins confirmé le nom du dernier pagayeur, Mark de Jonge. Le week-end dernier, aux essais de l'équipe nationale, celui-ci a vaincu Richard Dober fils, de Trois-Rivières, qui se voit ainsi privé d'une troisième participation aux Jeux.

Cette performance a valu à de Jonge le dernier poste restant en K-1 au 200 m. Il rejoint Adam van Koeverden (K1-1000 m), Mark Oldershaw (C1-1000 m), Jason McCoombs (C1-200 m) et Ryan Cochrane, qui fera équipe avec Hugues Fournel en K2-200 m. Seule kayakiste canadienne à Londres, Émilie Fournel s'élancera en K1 (200 et 500 m), alors qu'elle ramait plutôt en K4 à Pékin.

En ce qui concerne les objectifs de l'équipe, on pense évidemment à des espoirs de médaille chez les vétérans van Koeverden et Oldershaw.

Mais le duo Fournel-Cochrane espère lui aussi un podium, après avoir terminé troisième à la première Coupe du monde de la saison.

«Tout indique qu'ils sont de niveau pour aspirer à un top 5, a souligné leur entraîneur, Frédéric Jobin. S'ils connaissent une course parfaite, tout peut arriver.»

Jobin estime que de Jonge, un autre de ses protégés, pourrait bien causer une surprise lui aussi, après avoir notamment enregistré un temps (non homologué) en deçà du record mondial aux derniers essais.

«Et il n'était même pas à son sommet, puisqu'il revenait à peine d'une blessure», a ajouté Jobin.

Quant à Émilie Fournel, elle aspire elle aussi à un top 5, à la lumière de deux septièmes places acquises en Coupe du monde. Elle dit aborder ses deuxièmes Jeux «avec plus de maturité», après quatre années passées à focaliser sur son évolution en solo.

Les sept membres de l'équipe canadienne retournent au boulot dès aujourd'hui avec leur entraîneur respectif, après quoi ils se rejoindront tous dans le sud de la France pour deux semaines intensives qui les mèneront aux Jeux.