Londres était fermement en mode olympique lundi à J-4 avant l'ouverture des Jeux, avec la mise à contribution aux ultimes préparatifs du premier ministre David Cameron, du président du Comité international olympique (CIO) Jacques Rogge, et même de la reine Elizabeth II.

Le chef du gouvernement britannique a présidé la première d'une série de réunions à hui clos du Comité Cobra, convoqué chaque fois que la sécurité du pays est en jeu. Traditionnellement, il rassemble les ministres concernés et des responsables de la police, de l'armée ou des services de renseignements.

Jacques Rogge animait pour sa part un comité exécutif du CIO dans un grand hôtel du centre de la capitale, avant d'effectuer une dernière tournée d'inspection au village olympique qu'il a conclue par une minute de silence à la mémoire des onze Israéliens tués lors des JO de Munich en 1972.

C'est dans cette Babel aux allures de HLM que vivront la plupart des 10 490 compétiteurs, au coeur du parc olympique aménagé sur d'anciennes friches industrielles de l'est de Londres déshérité.

En fin d'après-midi, le patron du CIO et son état-major sont attendus pour une visite autrement plus protocolaire, au Palais de Buckingham. Ils y seront reçus par la reine, à qui reviendra vendredi l'honneur de décréter ouverts les 3e Jeux olympiques de Londres (après ceux de 1908 et 1948) qui sont aussi les 30e de l'ère olympique moderne.

Jacques Rogge fait partie des officiels qui se sont mobilisés avec un certain succès pour positiver, à la suite d'une avalanche d'informations alarmistes sur le fiasco ayant conduit à la mobilisation tardive de 3 500 soldats supplémentaires pour boucler un dispositif de sécurité exceptionnel d'environ 40 000 hommes.

«Auto-dénigrement pathologique»

«Nous avons toute confiance dans le fait que la sécurité sera très, très bonne», a assuré M. Rogge à la BBC, en précisant que les soldats adopteront un profil-bas et n'iront pas «courir dans tous les sens armés de fusils automatiques».

Le bouillant maire de Londres Boris Johnson a de son côté balayé comme de «l'auto-dénigrement pathologique» les critiques sur les transports et le coût des Jeux comparés aux espoirs de dividendes.

Cependant, des milliers d'usagers du métro ont enduré lundi de fortes perturbations à l'heure de pointe, après une cascade d'incidents sur les principales lignes qui desservent la gare olympique de Stratford.

Au même moment, 2 000 employés parachevaient la signalisation tout au long des 175 km de la «Route Network» (ORN), un lacis de voies interconnectant les sites olympiques et leur desserte.

Ce dispositif s'ajoute aux 48 km de couloirs de circulation réservés à la «famille olympique (athlètes, officiels, journalistes), qui font grincer des dents. Les Londoniens redoutent qu'ils n'aggravent les embouteillages et les ont rebaptisés «Zil lane», par assimilation aux voies jadis réservées aux limousines Zil de la nomenklatura, en ex-URSS.

La liste des VIP qui en bénéficieront s'est allongée lundi, avec la confirmation de la présence de Michelle Obama, l'épouse du président américain, à la cérémonie d'ouverture.

Flamme à Wimbledon

À J-4, la flamme a poursuivi son parcours dans la capitale, avec au programme deux étapes marquantes: un passage sur le gazon de Wimbledon qui accueillera les compétitions de tennis, et un autre à Walford. Walford n'existe pas, c'est un quartier fictif de l'est de Londres qui sert de toile de fond à EastEnders, le feuilleton le plus populaire de la BBC, depuis 27 ans.

Les relais se sont succédé sous le soleil, mais après quelques jours d'embellie, les services du Met office prévoient un retour à l'été pourri. «De violentes averses sont à redouter» pour la cérémonie de vendredi.

Pas de quoi cependant doucher l'humeur nationale au beau fixe après la victoire historique du Britannique Bradley Wiggins dans le Tour de France. Les médias ont fait assaut de superlatifs et puisé dans leurs connaissances du français pour titrer «Tour de Triomphe» (Guardian), ou «La promenade des Anglais» (Times), en considérant que cette victoire était d'excellent augure pour la «Team GB» olympique.

Enfin lundi, le triple champion olympique jamaïcain Usain Bolt, ou plus exactement son mannequin de cire, a fait son entrée au célèbre Musée Tussaud. En attendant «de faire son entrée dans la légende», selon la promesse faite à ses partisans.