Après le cours d'histoire de Danny Boyle à l'ouverture des Jeux, Londres a offert une formidable leçon de musique au monde entier à la cérémonie de clôture, dimanche. Les Londoniens ont prouvé qu'ils sont aussi doués pour faire le party que pour organiser l'équivalent de 26 championnats - les Jeux olympiques.

La capitale a pris une grande place dans ce spectacle regardé par 300 millions de téléspectateurs.

Au premier tableau, les percussionnistes de la troupe Stomp et des acrobates se sont amusés sur des monuments de Londres, version miniature: Big Ben, Tower Bridge, la cathédrale de Saint-Paul et le London Eye.

Même le trafic londonien a été l'honneur, avec une procession de Mini Cooper, de taxis noirs et de mopeds! Le groupe Madness a ouvert le bal brit pop avec une interprétation joyeuse de Our House, hissé sur un camion. Les Pet Shop Boys, eux, ont préféré le pousse-pousse pour leur classique West End Girls.

La parade des athlètes, au nombre de 10 490, a été accompagnée des sérénades rock d'Elbow.

Ils sont entrés pêle-mêle, toutes nationalités confondues, brandissant drapeaux et médailles. Certains étaient hissés sur les épaules de collègues. Des images qui incarnaient à la perfection l'esprit olympique.

L'honneur de porter l'unifolié est revenu à la footballeuse canadienne Christine Sinclair. La capitaine de l'équipe s'est démarquée au tournoi de soccer avec six buts, permettant ainsi au Canada de décrocher le bronze.

La joueuse de 29 ans avait pleuré de joie lorsque le chef de mission, Mark Tewksbury, lui en a fait l'annonce. Cependant, elle a brisé sa promesse de garder la nouvelle secrète. «J'ai appelé ma mère», a-t-elle révélé plus tôt dans la journée, devant des journalistes amusés.

Maîtres de la musique

Un hommage à la mémoire de John Lennon, auteur de l'inoubliable Imagine, a ouvert un volet musical spectaculaire. Il y en avait pour tous les goûts dans ce medley made in Britain. George Michael a dépoussiéré son succès Freedom, lui qui a failli mourir d'une pneumonie l'année dernière.

Ont suivi Annie Lennox en déesse gothique, les Kaiser Chiefs en mods et Jessie J en reine disco. Les amateurs de rock n'ont pas été en reste avec les prestations de l'ex-Oasis Liam Gallagher et du groupe Muse, qui a signé la chanson-thème des Jeux.

Mais ce sont les Spice Girls, ces championnes du Girl Power, qui ont vraiment cassé la baraque. À leur première réunion depuis 2008, les filles ont effectué leurs pas de danse comme si elles avaient toujours 20 ans.

Au passage du flambeau à Rio, qui deviendra la première ville sud-américaine à accueillir les Jeux en 2016, le Stade s'est transformé en «Sambodrome». Samba et bossa nova ont été à l'honneur dans un numéro rythmé, avec en prime le légendaire footballeur Pelé.

Après l'extinction de la flamme, les premières notes de Baba O'Riley de The Who ont retenti, au plaisir de 80 000 joueurs d'air guitar - les spectateurs.

Les organisateurs des Jeux ont sans doute poussé un long soupir de soulagement au tomber du rideau. Ils ont fait mentir les prophètes de malheur qui prédisaient une catastrophe dans les transports en commun et autres calamités innommables.

Au final, rien n'est venu troubler la grand-messe du sport, à part quelques gouttes de pluie. Le président des Jeux de Londres, Sebastian Coe, l'a dit mieux que quiconque à son discours de fermeture: «Pour la troisième fois dans son histoire, Londres a accueilli les Jeux. Et encore une fois, nous avons été dignes de confiance.»