Le Québec sera finalement représenté par trois athlètes aux Jeux olympiques de Londres. La lanceuse de poids Julie Labonté et le spécialiste du steeple Alex Genest ont rempli leur mission tel que prévu, samedi, en conclusion des Essais olympiques de Calgary. La perchiste Mélanie Blouin est l'invitée-surprise de cette équipe olympique.

«Pour vrai ?» Blouin, 21 ans, peinait à croire qu'elle venait de se valoir une invitation pour les Jeux olympiques de Londres après sa victoire au saut à la perche. Son bond gagnant de 4 m35 était à court du standard A recherché (4 m50), mais une contre-performance de sa principale rivale, combinée à la réussite de deux standards B plus tôt cette saison, vaudront à la perchiste du Rouge et Or de l'Université Laval une première participation aux JO.

«Je suis du genre à être complètement certaine avant de m'exciter, mais si je suis choisie, c'est sûr que c'est magnifique», a dit Blouin, qui aura 22 ans dans deux semaines.

Pendant que Blouin franchissait 4 m20 à son deuxième essai, Kelsie Hendry, de la Saskatchewan, ratait ses trois barres à la même hauteur. Elle n'a donc pas été classée. Seule Canadienne détenant le standard A de 4 m 50, Hendry n'avait qu'à finir parmi les trois premières pour obtenir son billet olympique.

Après un succès au premier essai à 4 m35, Blouin est passée directement à 4 m50, barre qu'elle est venue bien près de franchir à trois reprises. « À la perche, on finit toujours par un essai manqué, afait remarquer celle qui s'entraîne en partie à Toronto. C'est sûr qu'on reste toujours sur notre faim. Je veux le faire, j'aurais dû le faire. Ça va se faire prochainement. »

Blouin s'envolera lundi pour le Mexique en vue du championnat NACAC, réservé aux meilleurs athlètes U23 de l'Amérique du Nord, des Caraïbes et d'Amérique centrale. Après un retour à Toronto, elle repartira en Allemagne pour un camp préparatoire avec l'équipe olympique canadienne d'athlétisme. « Les Jeux olympiques, c'est mon objectif depuis un an. Plus je progressais, plus j'y croyais », a conclu Blouin.

Deux semaines après une sérieuse entorse à la cheville gauche, Alex Genest s'est imposé au 3000 m steeple pour confirmer sa qualification olympique.

Meneur pendant la majeure partie de la course, le coureur de Lac-aux-Sables a dû répondre à une attaque de son principal rival, l'Ontarien Matthew Hughes, qui s'est donné une priorité d'une vingtaine de mètres au début du dernier tour. Genest a sorti son kick caractéristique pour le rattraper à 100 mètres de la ligne, qu'il a franchie les deux bras dans les airs et avec un grand sourire.

Une quarantaine de parents et amis, réunis à la résidence familiale de Lac-aux-Sables, ont pu assister en direct à sa victoire grâce à une athlète qui a filmé la course avec un téléphone. « C'est juste un rêve, une fierté, un accomplissement, une joie », a commenté Genest, qui fêtait son 26e anniversaire de naissance. « C'est difficile à décrire comment je me sens. Le mot, c'est : enfin. »

Sans produire le jet escompté, Julie Labonté a elle aussi assuré sa participation à ses premiers JO en s'imposant pour la quatrième année consécutive au lancer du poids. Elle a réussi 17 m51 à son premier essai, qui fut son meilleur, soit 80 centimètres de moins que son record personnel.

« J'espérais faire mieux que ça, mais juste de faire l'équipe me permet de garder le sourire. Si ça avait été une autre compétition, j'aurais été un peu plus déçue, mais de savoir que j'accède aux Jeux, c'est vraiment quelque chose », a confié l'athlète de Sainte-Justine, soulagée.

Lemlem Bereket a remporté le 800 mètres, mais son chrono de 2 :07,37 ne lui permet pas de satisfaire au critère olympique. Dévastée, la coureuse québécoise de 24 ans a reçu les encouragements du vétéran Diane Cummins, quatrième, qui a imploré sa partenaire d'entraînement occasionnelle de persévérer.

Bereket vise de battre le record canadien d'ici la fin de l'été et prévoit éventuellement au 1500 mètres dans les prochaines années.

Karine Belleau-Béliveau, l'autre finaliste québécoise, a dû se contenter du cinquième rang. La fierté du club Les Vainqueurs, qui a commencé l'athlétisme il y a quatre ans, s'est fait surprendre quand la vitesse a augmenté aux 500 m. « Je suis très bien revenue, mais j'aurais dû accélérer plus vite », a concédé la coureuse de 28 ans. « Je suis déçue de ça, mais cinquième, en soi, c'est quand même bien. »