Craig Anderson a bien essayé, mais il n'a pas été capable de faire cadeau à lui seul de deux points de classement à ses coéquipiers des Sénateurs d'Ottawa.

Le gardien américain, jouant à une dizaine de minutes de sa résidence de Coral Springs, est quand même la principale raison pour laquelle les Panthers de la Floride ont eu besoin de tirs de barrage pour remporter un gain de 2-1 mardi soir au BB & T Center.

Dans cette cinquième victoire d'affilée, ils ont dominé outrageusement, 40-16, au chapitre des lancers. Ottawa a récolté un point de classement pour demeurer au huitième rang dans l'Est, mais a quand même encaissé un cinquième revers de suite à l'étranger avant d'obtenir une pause de trois jours pour Noël.

Brandon Pirri et Aleksander Barkov ont cependant réussi à trouver une faille dans l'armure du cerbère des Sénateurs lors de la compétition d'habiletés qu'il déteste, alors qu'il a arrêté Jussi Jokinen sur une descente à trois contre zéro dans la prolongation à trois contre trois.

«J'étais dans le moment, un peu inconscient et j'ai essayé de donner une chance de gagner à mon équipe... Sur le trois contre zéro, j'espérais qu'ils fassent trop de passes mais Jussi a lancé», a commenté Anderson après coup.

Un but de Mark Stone, qui mettait fin à une disette de huit parties sans marquer, a créé l'égalité en début de troisième période. Un tir de la pointe en avantage numérique d'Erik Karlsson a dévié sur sa culotte pour tromper le gardien Roberto Luongo.

«J'ai fait dévier le tir avec mon bâton sur ma culotte, c'est un but un peu chanceux mais ça n'arrive pas si on ne va pas au filet. Reste qu'on en arrache, on ne joue pas à notre standard avec toutes les blessures», a souligné Stone.

Les Sénateurs avaient été totalement dominés jusque-là. Seul le brio d'Anderson leur a permis de rester dans ce match.

Il n'a cédé que devant la recrue Corban Knight à mi-chemin de cet engagement médian, celui-ci contournant David Dziurzynski dans l'enclave avant de prendre un tir vif que le gardien n'a pas bien vu, son défenseur Mark Borowiecki agissant bien malgré lui comme écran.

Un deuxième but a été refusé aux Panthers parce que l'arbitre avait sifflé juste avant que la rondelle qu'Anderson n'avait pas vraiment immobilisée soit poussée au fond du filet par Aaron Ekblad. Furieux de la décision, ce dernier a manifesté son mécontentement et Chris Neil a signifié au gagnant du trophée Calder l'an dernier qu'il en avait mis un peu trop.

Anderson a obtenu un peu d'aide de sa quincaillerie alors qu'Aleksander Barkov a frappé la barre horizontale avec 27 secondes à jouer en deuxième, peu avant que Dmitry Kulikov frappe le poteau à la toute fin de l'engagement.

«Ça fait cinq ans que je suis ici et qu'Anderson joue de cette façon, ce n'est rien de surprenant. On a eu de la misère à sortir de notre zone lors des deux premières périodes, les trios étaient mélangés à cause des blessures mais on a au moins trouvé le moyen d'aller chercher un gros point», a commenté l'entraîneur-chef Dave Cameron.

Lazar quitte en douleur

Déjà affligés par plusieurs blessures lors de ce court voyage, avec les pertes de Bobby Ryan et Cody Ceci, les Sénateurs ont perdu les services de Curtis Lazar, blessé au bas du corps, apparemment en bloquant un tir au premier tiers.

Ils ont joué la troisième période à trois trios, Ryan Dzingel, sur la glace pour le but adverse à son premier match dans la LNH, étant cloué au banc tout comme Dziurzynski

Jagr perd des dents, garde sa vitesse

Jaromir Jagr va conserver un mauvais souvenir de son 1582match en carrière, courtoisie d'Alex Chiasson.

Le premier tiers sans but du match de mardi soir avait surtout été marqué par une punition manquée par les officiels lorsque ce dernier a atteint le vénérable vétéran avec un bâton élevé pendant une attaque à cinq des Panthers. Jagr a craché beaucoup de sang et a peut-être perdu une couple de dents, mais quand Chiasson lui a présenté ses excuses alors qu'il rentrait au banc, il lui a donné une tape amicale sur le casque. Jagr est revenu au jeu par la suite et il a obtenu une passe sur le but de Knight, un 1827point en carrière pour lui.

«J'ai perdu quelques dents, mais je n'ai pas perdu de ma vitesse, vous avez vu mon échappée en prolongation? Ne me dites pas que je manque de vitesse, sauf que j'ai fait une feinte et la rondelle a rebondi par-dessus mon bâton», a dit Jagr dans le vestiaire des gagnants.

Chiasson s'en voulait, lui qui a été brièvement un coéquipier de Jagr à Dallas: «C'est un jeu difficile, le gars est une légende dans cette ligue. C'est évident que je ne voulais pas l'atteindre là, ce serait la même chose pour n'importe quel autre joueur. C'est bien de sa part de ne pas en avoir fait de cas», a indiqué Chiasson.

«Tu ne peux pas trop respecter ce gars-là quand tu joues contre lui, mais entre les sifflets et après, il mérite tout notre respect. Tu ne souhaites personne de perdre des dents pour qu'il me ressemble ensuite», a-t-il blagué.

Borowiecki, utilisé du côté droit sur la deuxième paire avec Patrick Wiercioch, trouvait que les problèmes défensifs de son équipe sont inquiétants: «Il y a de l'hésitation dans notre jeu et il va falloir régler ça. Quand tu hésites, tu deviens timide et incertain de quoi faire. Je suis certain que nos entraîneurs vont essayer de régler ça. La pause de Noël devrait faire du mien mentalement», a-t-il noté.

Associated Press

Jagr a craché beaucoup de sang et a perdu quelques dents.