Le Canadien était ravi de faire du centre Alexander Galchenyuk son choix de première ronde, vendredi soir à Pittsburgh.

Pour une fois, le meilleur joueur disponible se mariait parfaitement au besoin de gros joueurs de centre dans l'organisation.

«On ne bâtit pas d'équipe solide sans de bons joueurs de centre, a rappelé le DG Marc Bergevin. Pour nous, c'était le choix logique. C'est un gros centre avec du talent, une vision du jeu et du caractère.

«Ce genre de joueur est quasiment impossible à aller chercher.»

Une fois que les Oilers d'Edmonton eurent réglé la question du premier choix universel en réclamant l'ailier Nail Yakupov et que les Blue Jackets de Columbus eurent suivi avec le défenseur Ryan Murray, la voie était ouverte pour qu'au troisième rang, le Tricolore sélectionne le compagnon de trio de Yakupov chez le Sting de Sarnia.

« Je l'ai vu dans regard : le hockey est la chose la plus importante pour Alex et rien ne va l'empêcher de devenir un joueur, a décrit Bergevin.

«J'ai eu ce feeling dès le «Combine» à Toronto, et sa venue à Brossard n'a fait que le renforcer. Quand il est parti, j'ai regardé Trevor. C'était notre homme. »

Derrière lui, la blessure au genou

C'était un repêchage qu'on disait rempli d'incertitude, et le nouveau membre de l'organisation amène avec lui son lot d'incertitude. Plus encore que l'opération au genou dont il s'est remis, le fait d'avoir raté une saison complète de développement soulève des points d'interrogation.

Sauf que le centre de 6'1 et 194 livres peut surtout prétendre à devenir le meilleur espoir au centre que le Tricolore ait repêché depuis Saku Koivu.

«Nous croyons qu'il deviendra un centre au sein de nos deux premiers trios, a indiqué Trevor Timmins. Mais il est jeune, il a raté une saison de hockey, alors ne lui mettez pas de pression pour qu'il se taille une place dans l'équipe dès l'automne.»

Une blessure à un genou durant les matchs préparatoires a limité Galchenyuk à deux matchs de saison régulière cette année et à six autres de séries éliminatoires.

« Je connais mes aptitudes et quel genre de joueur je suis, a insisté le principal intéressé. Je n'ai pas cessé de travailler fort, je suis revenu disputer quelques matchs en fin de saison et j'ai ensuite démontré au «combine» que mon genou était entièrement rétabli à 100% et que ce sera plus un souci.»

Avant que la saison ne commence, Galchenyuk avait remporté la compétition du joueur le plus rapide au camp de recherche, développement et orientation de la LNH. À l'époque, il était perçu comme un candidat possible au premier rang du repêchage, au même titre que Nail Yakupov ou Mikhail Grigorenko.

Les recruteurs du Canadien n'ont visiblement pas oublié la saison 2010-11 qu'il avait passée à Sarnia, au cours de laquelle il avait marqué 31 buts et 83 points en seulement 68 matchs.

L'entraîneur-chef du Sting, Jacques Beaulieu, s'est d'ailleurs fait un plaisir de donner l'heure juste au Tricolore en ce qui concerne Galchenyuk puisque son fils Nathan a été le premier choix du Canadien l'an dernier.

«Nous avions notre source à Sarnia. J'ai su tout ce que j'avais à savoir à propos de lui», a souri Timmins.

Un citoyen du monde

Galchenyuk est né à Milwaukee à  une époque où son père, Alexander Galchenyuk, portait les couleurs des Admirals dans la défunte Ligue internationale.

Si ses origines biélorusses ne cessent de le suivre, Galchenyuk s'affiche comme un Américain. Mais on pourrait tout aussi bien dire de lui qu'il est un citoyen du monde puisqu'il a également vécu en Allemagne, en Suisse, en Italie et en Russie.

Pas étonnant que Galchenyuk, qui parle le russe, l'anglais et l'italien, se dit prêt à rafraîchir les bases de français qu'il possédait autrefois.

« Je vais commencer mes cours d'ici quelques jours seulement ! » a-t-il lancé.

Le Canadien voulait Matteau

Le Canadien a tenté de procéder à une transaction afin de se doter d'un choix de fin de première ronde qui lui aurait permis de réclamer Stefan Matteau. Ce dernier a finalement mis le cap vers le New Jersey avec la 29e sélection.

Bergevin a par ailleurs admis s'être informé des exigences des Penguins de Pittsburgh pour obtenir Jordan Staal, mais a jugé le prix à payer trop élevé.

Plusieurs choix samedi pour le CH

Le Canadien aura droit à six autres choix lors des six autres rondes qui se dérouleront dans la journée de samedi, dont deux au deuxième tour.

Le club montréalais parlera à nouveau au troisième rang en deuxième, troisième, quatrième et sixième rondes, ainsi qu'au 21e rang du deuxième tour et au premier rang du cinquième tour. Il n'aura aucun choix lors de la septième et dernière ronde.Le deuxième choix du deuxième tour a été obtenu des Predators de Nashville dans la transaction impliquand Hal Gill et Blake Geoffrion, tandis que la sélection du cinquième tour a été acquise quand le CH a cédé les droits de James Wisniewski aux Blue Jackets de Columbus.

Le choix du Canadien en septième ronde a été cédé aux Coyotes de Phoenix lors de l'acquisition de Petteri Nokelainen.

Quelques transactions

En coulisse, les rumeurs de transaction se multiplient, notamment autour du capitaine des Blue Jackets de Columbus, Rick Nash. Plus tôt vendredi, les Flyers de Philadelphie ont lancé le bal en échangeant le gardien Sergei Bobrovsky aux Blue Jackets en retour des choix de deuxième et quatrième tours du présent repêchage, ainsi que celui de quatrième tour au repêchage de 2013.

Au début du repêchage, les Islanders de New York ont acquis le défenseur Lubomir Visnovsky des Ducks d'Anaheim en retour d'un choix de deuxième tour au repêchage.

Pour sa part, Mike Ribeiro déménage à Washington puisque les Stars de Dallas l'ont échangé aux Capitals en retour de Cody Eakin et d'un choix de deuxième tour. 

Les Penguins, hôte du repêchage, ont animé le spectacle en échangeant Jordan Staal aux Hurricanes de la Caroline en retour de Brandon Sutter, Brian Dumoulin et du 8e choix au total.

-- Avec Jean-Mychel Guimond et La Presse Canadienne