Après avoir sorti les Tigers de Medicine Hat des bas-fonds du classement de la Ligue de l'Ouest il y a sept ans, Willie Desjardins devra maintenant relever le plus grand défi de sa carrière.

Au cours des cinq dernières années, des noms connus du monde de la LNH se sont succédés derrière le banc d'Équipe Canada junior et, cette année, Hockey Canada a choisi un entraîneur plutôt connu dans les rangs juniors.

Brent Sutter, Craig Hartsburg et Pat Quinn ont mené le Canada à la médaille d'or cinq fois de suite et Desjardins aura la tâche de battre ce record et d'en aligner une sixième. Son défi commencera officiellement samedi alors que le Canada affrontera la Lettonie dans le cadre du premier match du Championnat du monde de hockey junior 2010.

«Je ne peux pas me comparer à ces entraîneurs, a dit Desjardins. Il y a certainement de gros noms. Je sais que je ne peux pas me comparer à ce niveau, mais mon travail d'entraîneur est correct.»

Cette modestie est d'ailleurs ce qui avait attiré l'attention de Dave King dans les années 1980, alors que Desjardins évoluait sous ses ordres. C'est à ce moment qu'il s'était dit qu'il ferait un bon entraîneur. C'est d'ailleurs King qui l'a recommandé à l'organisation des Tigers.

«Willie est un homme honnête et franc. Il peut vous lancer un message au bon moment et il peut le faire de la bonne façon. Il vous donne une impression de stabilité. Rien ne semble l'ébranler», a indiqué King, qui travaille maintenant comme entraîneur-adjoint avec les Coyotes de Phoenix.

Desjardins a le talent particulier de se lier avec ses joueurs et de les inspirer pour qu'ils jouent leur meilleur hockey.

«Si les gars dépassent la ligne une fois de temps en temps, sur ou à l'extérieur de la glace, il sera là pour dire: «Tu sais quoi? C'est une erreur. Voyons voir comment tu peux la réparer», a expliqué Rick Carriere, adjoint administratif des Tigers depuis que Desjardins l'a remplacé comme directeur général en 2005.

«S'ils ne jouent pas bien, il passera beaucoup de temps avec eux. Il fait beaucoup de rencontres individuelles et connaît très bien ses joueurs. Il les traite bien et ils répondent en travaillant fort», a-t-il poursuivi.

Lorsqu'on le rencontre, Desjardins est un homme tranquille, mais derrière un banc, il est une boule d'intensité. Il marche d'un côté à l'autre et soulève les épaules de concert avec les mises en échec, les passes et les lancers de ses joueurs sur la glace.

«Je deviens un peu intense durant le match, admet-il. Je pense que ça m'aide. C'est juste important de garder cela à un bon niveau.»