Hockey Québec a mis sur pied l'année dernière un programme enrichi à l'intention des 1000 à 2000 jeunes joueurs qui composent son élite.

Ainsi, des petites Équipes Québec ont été formées dans chaque région selon les âges (U-14, U-15, etc.) et d'anciens professionnels comme Donald Audette et Éric Desjardins s'impliquent auprès d'elles.

 

«Notre programme enrichi se compare à ce qui se fait dans d'autres pays et il est en avance sur les autres provinces canadiennes», annonce Yves Archambault, directeur technique de Hockey Québec.

Mais sans le dire ouvertement, l'organisme cherche aussi par ce programme à enrayer le phénomène du «hockey d'été» -aussi surnommé «AAA d'été- qui est un amalgame de ligues clandestines créées en marge de Hockey Québec.

Ces ligues cherchent à maximiser le niveau de compétition en attirant dans ses tournois des joueurs triés sur le volet.

«Mes gars sont des maniaques de hockey», raconte l'ancien du Canadien Pierre Sévigny, qui est responsable de deux équipes de AAA d'été au niveau atome et pee-wee.

«Ils voulaient continuer à jouer après la saison de hockey et cela leur permet de jouer avec les meilleurs.»

Les deux équipes organisées par Sévigny ont chacune joué quatre tournois ce printemps, dont un à Toronto. Au lieu de se limiter aux jeunes de la région, il en a déniché aux quatre coins du Québec.

Sévigny reconnaît qu'une telle organisation agit comme complément et ne se veut pas une ligue de développement.

«Ça permet d'améliorer son garçon soi-même, explique Sévigny. C'est vrai que c'est très cher. Ce sont des fins de semaine à l'hôtel, des inscriptions aux tournois et parfois aussi, les jeunes manquent l'école.»

Le AAA d'été ne s'est pas fait que des amis.

«Ils ne font que des tournois et de la grosse compétition, et ils ne veulent que gagner», tonne Gaston Therrien, de la Ligue Midget AAA.

«Ils ne développent rien. Qu'ils ne viennent pas nous donner des leçons.»

Stéphan Lebeau, lui, est plus posé dans son analyse. «Le hockey d'été a vu le jour parce que la majorité des gens sont insatisfaits de ce que le hockey mineur leur offre durant une saison», souligne cet autre ancien du Tricolore.

«Ça devient du hockey à deux vitesses. On a une vision socialiste du hockey ici qui plaît aux gens en autant que c'est performant. Mais quand ce ne l'est pas, il y a des gens qui s'arrangent pour que ça le devienne...»