Les négociations entre la Ligue nationale de hockey et l'Association des joueurs reprendront vendredi à 10 heures en présence d'un médiateur.

Par ailleurs, les joueurs ont commencé jeudi soir à voter pour donner à leur association un nouveau mandat pour déposer un déni d'intérêt, si une nouvelle entente avec la ligue n'est pas conclue bientôt.

Le scrutin s'amorçait à 18h00, selon une source, et les joueurs pourront voter durant 48 heures. Si les deux tiers d'entre eux se prononçaient en faveur du déni d'intérêt, l'AJLNH pourrait aviser la ligue qu'elle va de l'avant avec cette procédure. Cela peut ouvrir la porte à des poursuites en lien aux lois antimonopoles.

Le premier vote, qui s'est déroulé sur cinq jours en décembre, s'est avéré un appui affirmatif quasi unanime à l'endroit du comité exécutif de l'AJLNH.

L'AJLNH a par ailleurs déposé, en cour de district à New York, des documents qui font valoir que la poursuite initiée par la ligue, le mois dernier, devrait être rejetée, car elle a été déposée pour des raisons «stratégiques», selon les joueurs.

La ligue et les joueurs ont discuté en petits groupes pendant environ une heure, jeudi après-midi. Le conseiller spécial des joueurs Steve Fehr a accompagné certains joueurs en après-midi, puis un groupe encore plus petit s'est réuni en soirée, pour parler du régime de retraite.

Les deux parties ont rencontré séparément le médiateur fédéral américain Scot Beckenbaugh, qui s'est joint aux discussions cette semaine. Il y a d'autres rencontres prévues avec lui vendredi matin.

Le directeur exécutif de l'AJLNH, Donald Fehr, n'a pas participé à la première réunion avec Beckenbaugh.

On a eu droit à une bonne série de séances de discussion cette semaine, ce qui a donné certains progrès. On se serait notamment entendu pour permettre à chaque club de racheter deux contrats avant la saison 2013-14, ce qui compterait dans la cagnotte des revenus globaux des joueurs, mais pas au plafond salarial.

Le chiffre du plafond salarial de cette saison-là - la première complète pour la nouvelle convention collective - demeure un obstacle important, selon des sources. La ligue a proposé un maximum de 60 millions US avec un plancher de 44 millions. Le syndicat aimerait un plafond de 65 millions et un plancher de 44 millions.

«Ça ne fait pas de sens de baisser le plafond autant que ça, a dit Manny Malhotra, des Canucks de Vancouver. Nous avons bougé de notre chiffre initial de 67,5 M $, mais un plafond à 60 M $ voudrait dire que des gars qui normalement ne seraient pas libérés ou échangés le seraient. «Alors non seulement ça change le système, mais ça perturbe la vie personnelle et familiale des joueurs s'ils doivent déménager. Ça ne fait pas de sens.»

On reste également en désaccord sur qui sera responsable financièrement pour le passage à un fonds de pension à prestations déterminées pour les joueurs.

«C'est un dossier compliqué, a déclaré le commissaire Gary Bettman, tôt jeudi matin. Le nombre de variables et de dossiers qui ont été abordés par des gens portant le titre d'actuaire ou d'avocat est pas mal important et c'est très facile de perdre le fil.

«Mais nous comprenons que c'est quelque chose d'important pour les joueurs et si nous pouvons résoudre ces dossiers, nous espérons pouvoir satisfaire les joueurs à ce chapitre - mais c'est encore un travail en cours.»

Alors qu'une entente n'est toujours pas imminente, les pertes financières continuent d'augmenter des deux côtés.

La ligue espérait disputer un calendrier de 52 matchs si une entente était conclue cette semaine et que les camps d'entraînement commençaient ce week-end. Bettman a établi une date limite, le 11 janvier, pour qu'on puisse disputer une saison de 48 rencontres, le nombre minimal requis par la LNH.

La différence entre ces deux scénarios coûterait 120 000 à chaque joueur en moyenne. Et ce serait encore plus pour les propriétaires puisque cela signifierait 60 matchs de moins à travers le continent nord-américain.

> François Gagnon: Dissolution évitée... ou simplement retardée