Ce n'est pas parce que Steven Stamkos vit présentement la plus longue période de sa vie sans disputer de match de hockey compétitif qu'il broie nécessairement du noir.

Il y a toujours des moments hilarants lorsque le joueur-étoile de la LNH saute sur la patinoire, une fois par semaine, pour disputer un match amical en compagnie de son père Chris et de quelques copains, dont certains d'entre eux ont trois fois son âge. Il y a aussi ces séances d'entraînement hors-glace supplémentaires en compagnie de son ami et mentor Gary Roberts, qui, dit-il à la blague, flirte avec la possibilité de le rendre trop imposant pour jouer au hockey.

Et puis, il y a la fébrilité traditionnelle à l'approche de Noël, qu'il devrait pouvoir fêter pour la première fois depuis six ou sept ans en compagnie de sa famille à Markham, en Ontario.

«Certes, c'est difficile, et c'est frustrant, mais il faut essayer de trouver des points positifs», a dit Stamkos.

Il ne fait cependant aucun doute que le marqueur le plus dangereux de la LNH ressente la douleur provoquée par le lock-out. Lors d'une rencontre avec plusieurs journalistes lundi après-midi, alors qu'il se trouvait sous le légendaire toit courbé du bâtiment jadis connu sous le nom de Maple Leaf Gardens, l'attaquant du Lightning de Tampa Bay n'a pu s'empêcher d'exprimer son mécontentement.

«C'est frustrant», a dit Stamkos. «Tu pratiques quelque chose pendant toute ta vie et tu ne t'arrêtes jamais véritablement pour y penser. Tout ce que tu fais est orienté vers le hockey. Maintenant que tout est en suspens, c'est difficile.»

Parvenant finalement à se contenir, le jeune homme de 22 ans a rapidement redirigé la conversation vers un match-bénéfice qui sera présenté mercredi soir, dans lequel il sera le capitaine d'une équipe qui affrontera celle du défenseur du Canadien de Montréal P.K. Subban.

Pour Stamkos, il s'agit d'une opportunité de tirer du positif d'une situation négative. Il pourra entre autres patiner aux côtés de James Neal, Dion Phaneuf, Phil Kessel et Logan Couture, et les profits générés par ce match présenté à guichets fermés au Mattamy Athletic Centre iront au Fonds buts et rêves de l'AJLNH et le programme Vive le hockey RBC.

«Quand il n'y a pas de hockey, vous tentez de trouver d'autre chose à faire et une belle cause à laquelle participer», a dit Stamkos. «C'est l'une d'entre elles.»

Stamkos est demeuré en retrait des négociations visant à renouveler le contrat de travail dans la LNH.

Il a appris de l'expérience de Roberts et de ses coéquipiers du Lightning Martin St-Louis et Vincent Lecavalier, et a tenté de ne pas trop se mouiller sur certains enjeux. Il a toutefois admis n'avoir jamais anticipé la possibilité qu'un lock-out soit toujours en vigueur à la mi-décembre.

«Je pensais que nous aurions été en mesure de trouver une solution au problème, mais j'imagine que ça fait partie de la nature de la chose», a mentionné Stamkos. «Les gars qui ont déjà vécu cette situation auparavant m'ont dit que c'était un long processus. Parfois, on dirait que quelque chose va se produire à court terme, et ensuite quelque chose se produit.

«Il y a tellement de hauts et de bas, de rapprochements et de bris de discussions. C'est mon premier (lock-out). Je veux seulement être informé, en tirer des leçons et être prêt pour la reprise des activités.»

On dirait que ça fait déjà une éternité que Stamkos est devenu le 20e joueur de l'histoire de la LNH à atteindre le plateau des 60 buts en une saison. Plus de huit mois ont passé depuis qu'il a décoché un tir qui a trompé le gardien des Jets de Winnipeg Ondrej Pavelec, à l'occasion de la dernière journée du calendrier régulier - un filet qui lui a permis d'obtenir une ovation debout au MTS Centre. Il n'a toutefois pu poursuivre sur sa lancée durant la «vraie» saison.

«Personnellement, c'est ma plus longue séquence sans disputer un match compétitif», a dit Stamkos. «Je sais que je suis très compétitif, et je sais que beaucoup de gars le sont dans cette ligue. Je m'ennuie de ça.

«Tu peux disputer des matchs amicaux, tu peux participer à des matchs-bénéfices ou tu peux t'entraîner sur une patinoire extérieure - mais il n'y a rien comme l'atmosphère qu'on ressent le soir d'un match de la LNH.»