C'est au cours des prochains jours que l'avenir immédiat de la Ligue nationale de hockey deviendra un peu plus clair.

Joueurs et propriétaires ne se sont pas rencontrés une seule fois depuis la très brève réunion de jeudi dernier, à Toronto. En attendant, le son des minutes qui passent est de plus en plus fort sur la planète LNH; la date butoir du 25 octobre, imposée par Gary Bettman, s'approche dangereusement. Le commissaire affirme que seul un accord avant jeudi permettra de sauver la saison de 82 matchs, qui doit ensuite commencer le 2 novembre.

Doit-on donc en conclure que la saison sera tout simplement annulée si le lock-out n'est pas terminé cette semaine, et s'il n'y a pas d'entente d'ici à jeudi?

Pas du tout, selon Mathieu Darche.

«Ils ne vont pas annuler la saison au mois de novembre, estime le vétéran attaquant, qui sera de nouveau présent à la prochaine ronde des négociations. Si les propriétaires annulaient tout de suite la saison, qu'est-ce que ça dirait à propos de leur ouverture d'esprit dans ce conflit? On peut encore négocier au mois de novembre s'il le faut.»

Même si Gary Bettman et ses associés ont quitté Toronto en coup de vent jeudi, manifestement déçus des trois propositions mises de l'avant par l'Association des joueurs, les deux parties ne sont peut-être pas si loin d'une entente. L'objectif du 50-50 sur le plan du partage des revenus semble dorénavant accepté par les joueurs, même si les détails de ce partage ne sont pas tout à fait clairs.

«Ils veulent le 50-50, et ça fait un bout de temps qu'on le leur offre, ajoute Mathieu Darche. C'est la façon d'arriver au 50-50 qui est le problème. On ne s'entend pas là-dessus.»

Respecter les contrats

Il y a aussi l'épineuse question des contrats qui ont déjà été accordés. Les joueurs insistent pour que ces contrats soient respectés à la lettre et dans leur totalité, ce que les propriétaires refusent pour le moment.

Bill Daly, numéro deux de la LNH, a déjà laissé entendre que les gouverneurs du circuit ont perdu environ 250 millions de dollars depuis le début de ce conflit, en incluant les matchs préparatoires qui ont aussi été mis aux poubelles.

«On dit que cette semaine est une semaine critique, mais moi, j'entends ça depuis le mois d'août, affirme Mathieu Darche. Oui, c'est critique, mais on ne peut pas prédire ce qui va arriver. Tous les joueurs veulent une saison de 82 matchs, mais pas au point d'accepter n'importe quelle proposition de la part de la LNH.»

Les deux parties devraient donc se retrouver sous peu afin de poursuivre le dialogue. On raconte que les prochaines discussions pourraient avoir lieu cette semaine à New York.

«La rencontre de jeudi dernier à Toronto, ce fut un gros coup de publicité de la part des propriétaires, juge Mathieu Darche. Ils ont regardé nos propositions en 10 minutes, et les autres propriétaires, ceux qui n'étaient pas là, ils n'ont rien vu de ça. Les joueurs pensent que c'était surtout un coup de publicité pour nuire à l'image du syndicat. Et d'une certaine façon, ça a marché. Depuis, il y a des partisans qui m'écrivent des insultes sur Twitter. Ce n'est pas tout le monde, c'est une minorité. Mais ça arrive.»

Il reste à voir si la prochaine rencontre sera plus cordiale et plus productive. C'est peut-être la saison 2012-2013 qui en dépend.