Il n'y a pas eu de hockey dans la LNH jeudi soir, et il n'y en aura pas vendredi soir non plus. Mais alors, quand pourra-t-on de nouveau entendre le bruit des lames sur la glace? À cette question, personne ne semble avoir de bonne réponse. Ni les joueurs ni les proprios.

La LNH et l'Association des joueurs ont conclu deux jours de rencontres, jeudi à New York. Ils devaient se revoir vendredi, mais ce projet est tombé à l'eau, de sorte que la date de la prochaine réunion demeure inconnue.

Seule certitude: la ligue devra assurément annuler d'autres matchs du calendrier régulier, une décision qui devrait tomber au cours de la semaine prochaine... à moins d'un spectaculaire revirement de situation d'ici là.

Encore une fois, c'est un Bill Daly un brin pessimiste qui s'est présenté aux médias, jeudi à Manhattan, juste à l'arrière des bureaux de la LNH. Encore une fois, l'assistant du commissaire Gary Bettman s'est dit déçu de l'Association des joueurs, qu'il accuse de ne pas vouloir faire de compromis afin de régler ce conflit de travail qui dure depuis un mois.

Il faut ici rappeler que les deux derniers jours à New York ont été passés à discuter d'enjeux de moindre importance dans les bureaux de la LNH, comme les tests antidopage et la question des assurances. Personne n'a évoqué le fameux partage des revenus.

«Tant que nous n'allons pas nous attaquer aux sujets importants, je ne suis pas certain que ce soit nécessaire de se voir tous les jours de la semaine», a laissé tomber Bill Daly, avec la lassitude d'un type qui revient toujours bredouille d'une journée à la pêche.

Daly en a profité pour décocher quelques flèches additionnelles en direction du syndicat des joueurs.

«Depuis le 14 août, les joueurs nous ont soumis une seule proposition digne de mention, a-t-il ajouté. Ils ont ensuite soumis de nouveau cette même proposition à deux reprises. C'est dur de comprendre pourquoi ce serait à nous d'arriver avec une troisième offre. Tout ça est décevant, c'est évident. Le problème, c'est peut-être que nous n'avons pas commencé à négocier avant le 29 juin. Ça nous ramène au sentiment d'urgence des joueurs, qui n'étaient pas prêts à avoir ces discussions.»

Mais les joueurs, eux, affirment plutôt qu'il serait possible de mettre fin à ce lock-out, et qu'il serait possible de le faire rapidement. «Si on pouvait régler les questions importantes, on pourrait en venir à une entente en six heures», a estimé jeudi Steve Fehr, l'assistant de Donald Fehr au sein de l'Association des joueurs.

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Selon Steve Fehr, les dirigeants de la LNH ne veulent rien savoir de parler du partage des revenus tant qu'une nouvelle proposition n'est pas sur la table.

«Ils veulent une nouvelle offre, c'est clair, a-t-il admis. Mais n'oublions pas que ce sont eux qui ont commencé tout ça.»

Voilà donc un peu où on en est dans le monde merveilleux du hockey: un dialogue de sourds, essentiellement, avec deux camps ennemis qui commencent sérieusement à se regarder de travers. Ces deux jours de rencontres à New York avaient laissé croire qu'une lueur d'espoir se profilait à l'horizon. Mais cet espoir fait maintenant place à une réalité plus inquiétante, mettant en vedette deux adversaires qui ne parlent pas le même langage.

Pendant ce temps, les arénas de la LNH sont déserts, et s'il faut se fier aux commentaires qui circulent sur les réseaux sociaux, les fans fulminent.

Bill Daly jure que les dirigeants du circuit en sont conscients.

«La réaction des fans nous préoccupe, bien sûr, a-t-il fait savoir. Nous ne tenons rien pour acquis. Il s'agit d'une mauvaise situation. On ne ferait rien qui pourrait faire mal à notre entreprise, à moins d'être convaincus qu'il y a une raison de le faire.»

Sur ce, les dirigeants des deux camps sont repartis. Sans même pouvoir s'entendre sur la date de leur prochaine rencontre.