Pendant que la Ligue nationale de hockey (LNH) et ses joueurs se font la gueule et se montrent du doigt, Michel Therrien, lui, attend impatiemment le signal de départ.

Therrien, comme tous les autres entraîneurs de la LNH, ne peut entrer en contact avec ses joueurs pendant le conflit. Alors il observe les espoirs de l'organisation, les jeunes des Bulldogs de Hamilton, qu'il pourrait revoir un jour.

Mais c'est évident, il aimerait mieux être derrière le banc de sa nouvelle équipe.

«C'est hors de notre contrôle, a expliqué l'entraîneur du Canadien hier soir à Sherbrooke, avant de regarder patiner les joueurs des Bulldogs. C'est sûr qu'on aimerait être sur la glace présentement, mais on ne peut rien faire. On pourrait en parler pendant une heure, ça ne changerait rien.»

Il faut donc comprendre que Michel Therrien se sent impuissant devant ce lock-out dont personne ne peut prédire l'issue. Hier encore, une autre rencontre à New York entre l'Association des joueurs et la LNH s'est terminée sans succès. Ce n'est plus qu'une question de temps avant que la Ligue confirme l'annulation de matchs du calendrier régulier.

Therrien s'est assuré de parler à ses joueurs avant le début du conflit, mais depuis, il n'y peut rien. Cette situation doit être un brin inquiétante pour un entraîneur qui aura à implanter un nouveau système - et qui devra peut-être le faire en très peu de temps si une entente finissait par être conclue pour sauver la saison.

«Si, au retour du conflit, on a un camp d'entraînement de trois jours, cinq jours ou sept jours, il va falloir se débrouiller avec ça, a-t-il constaté. Arriver avec un nouveau système, c'est long, c'est une chose sur laquelle on doit travailler pendant toute une saison.»

Sur ce plan, on pourrait croire que le Canadien, avec une nouvelle organisation en place, serait désavantagé par un calendrier écourté et un camp d'entraînement qui devrait être conclu en vitesse. «Encore une fois, c'est quelque chose qu'on ne contrôle pas, a ajouté Therrien. Les gens me demandent souvent ce qui se passe avec le lock-out, mais la vérité, c'est qu'on ne sait rien!»

Michel Therrien passera donc les prochains jours à observer de près les espoirs de l'organisation, en attendant de recevoir de bonnes nouvelles de la part des dirigeants de la LNH et des patrons de l'Association des joueurs.

«Il y a beaucoup de bons jeunes joueurs au sein de notre organisation, a tenu à dire l'entraîneur montréalais. Et on voit qu'il y a un bel esprit de corps au sein des entraîneurs de notre équipe avec Hamilton. Pour certains de nos joueurs des Bulldogs, ce camp d'entraînement, c'est comme un septième match de la Coupe Stanley. Il y a des gars ici qui veulent nous impressionner. Je suis très satisfait de ce que je vois ici jusqu'à date.»