Le Tricolore avait visé juste en 2007 en lançant une invitation à David Desharnais pour son camp des recrues. Moins de quatre ans plus tard, le jeune attaquant avait atteint la Ligue nationale.

Et qui sait si Philippe Lefebvre, un autre joueur embauché après avoir été ignoré au repêchage, ne suivra pas les traces de Desharnais.

Cette année, c'est au tour de l'ailier gauche Étienne Brodeur de profiter d'une invitation et de chercher à en tirer le maximum.

«Je n'aurais pas pensé cela il y a deux semaines, mais je suis sur la glace à pratiquer avec le chandail du Canadien, c'est assez incroyable», a raconté l'attaquant de 5'9 et 186 livres.

Brodeur n'a pas été réclamé au dernier repêchage même s'il a explosé offensivement la saison dernière, marquant 53 buts avec les défunts MaineIacs de Lewiston.

«L'année précédente, j'avais eu plusieurs occasions de marquer, sauf que je ne voyais que le gardien, je ne voyais pas les trous, a expliqué Brodeur. Cette année, j'ai joué avec plus de confiance et je me suis donné une seconde de plus pour lancer avec précision.»

«Je me suis appliqué aussi à tirer plus souvent au filet plutôt que d'essayer des passes qui avaient peu de chances de réussir.»

Le Tricolore a décidé de prendre une chance avec le patineur de Varennes, et ce dernier veut profiter du camp de perfectionnement pour inciter l'équipe à lui donner un contrat.

L'autre joueur invité au camp de perfectionnement est le défenseur Josh McFadden, des Wolves de Sudbury. À l'instar de Brodeur, McFadden a toujours été ignoré au repêchage, même après avoir terminé la dernière saison au sommet des marqueurs de son équipe.

De Lewiston à Chicoutimi

Brodeur aimerait bien se faire une niche quelque part, d'autant plus qu'il a vécu récemment la dissolution de son équipe junior.

«Ça s'est fait vite, a-t-il raconté. Le vendredi, on était censé aller à Summerside (à l'Île du Prince-Édouard), le samedi on devait aller à Sherbrooke, et après il a été question que l'équipe reste à Lewiston.»

«Du jour au lendemain, l'équipe a été dissoute. C'est un peu plate car on formait une famille et maintenant, on va jouer contre d'anciens coéquipiers à chaque match.»

Au repêchage de dissolution, les droits de Brodeur se sont retrouvés chez les Saguenéens de Chicoutimi.

«L'équipe va être jeune et en tant que joueur de 20 ans, mon rôle sera de montrer l'exemple », a soutenu Brodeur. Mais si je pouvais aller dans la Ligue américaine, ce serait parfait... et ce serait bien dommage pour les Saguenéens!»

Mais il ne faut pas brûler les étapes. Avant de rêver aux Bulldogs de Hamilton, tant Brodeur que McFadden devront d'abord être invités au camp des recrues au début septembre...

Le Sparta n'a pas voulu que Pribyl vienne jouer au Québec

Lorsqu'une équipe n'a aucun choix de deuxième ronde au repêchage et qu'elle échange son choix de troisième tour, elle espère lors des rondes suivantes frapper un coup de circuit avec un joueur qui aurait échappé aux autres formations.

C'est dans cet esprit que l'on peut considérer la sélection par le Tricolore de l'ailier gauche Daniel Pribyl, choisi au sixième tour lors du plus récent repêchage.

Le Tchèque de 6'3 et 193 livres est doté d'un bon physique et de bonnes habiletés, entre autres au plan du maniement de rondelle. Pribyl a inscrit 27 buts et 58 points en 41 matchs dans le circuit junior tchèque la saison dernière. Mais il demeure un talent à l'état brut que l'organisation espère développer.

Le même genre de pari que l'équipe avait pris avec Alexander Avtsin il y a deux ans...

Or, tout comme Avtsin en 2009, les efforts du hockey junior québécois de l'attirer dans ses filets n'ont pas porté fruit.

Pribyl a un contrat valide pour encore deux ans avec le Sparta de Prague. Il espère pouvoir s'en libérer au terme de la prochaine saison, mais le club tchèque n'avait aucune intention de le laisser partir dès maintenant.

«J'aurais pu venir dans la LHJMQ, mais le Sparta n'a pas voulu», a confié Pribyl, qui reconnaît avoir eu des discussions avec les Cataractes de Shawinigan.

«Je suis un peu déçu, mais il faut que j'aille jouer là-bas et que je connaisse une bonne saison.»

On peut comprendre la déception de Pribyl car il doit maintenant espérer graduer du club U-20 du Sparta vers la formation principale. Or, même s'il y arrive, les chances sont fortes qu'il doive se contenter d'un rôle mineur, comme c'est souvent le cas avec les jeunes joueurs en Europe.

À la lumière du camp de perfectionnement du Canadien, Pribyl est conscient qu'il devra améliorer son coup de patin.

«C'est mon explosion lors des premières enjambées que je dois le plus travailler», a-t-il reconnu.