C'est parce que son attaque est anémique et que Max Pacioretty marquait des buts à profusion avec les Bulldogs de Hamilton que le Canadien a décidé d'offrir au jeune Américain de 22 ans une troisième chance de s'installer dans la Ligue nationale.

Après deux essais qui se sont soldés par des renvois avec le club-école, le troisième sera-t-il couronné de succès?

«Je joue depuis le début de l'année le meilleur hockey de ma carrière et j'arrive ici avec confiance en me disant qu'il est temps de briller», a lancé Max Pacioretty aux journalistes qui l'entouraient après son premier entrainement avec le grand club.

Rappelé dimanche après une performance d'un but et une passe dans une victoire de 5-1 des Bulldogs aux dépens des Marlies de Toronto, Pacioretty arrive à Montréal pour y remplir un rôle offensif. Ses 17 buts marqués en 27 matchs à Hamilton cette saison, dont 13 au cours de ses 11 derniers matchs, lui vaudront une place au sein des deux premiers trios.

Tour du chapeau salutaire

«Je crois avoir connu un bon camp d'entraînement et je me suis présenté en forme et avec une bonne attitude à Hamilton. Je jouais bien, mais le jour de mon anniversaire (20 novembre) j'ai réalisé un tour du chapeau et on dirait qu'après cette partie de trois buts, toutes les rondelles que je tirais se retrouvaient dans le fond du filet», a expliqué Pacioretty.

S'il sera plus difficile de marquer contre les Flyers de Philadelphie et les Bruins de Boston que Pacioretty croisera mercredi et jeudi au Centre Bell, que face aux Marlies de Toronto, Pacioretty assure qu'il déploiera la même ardeur au travail pour tenter d'y arriver.

«J'ai eu une bonne conversation avec Jacques (Martin) et on me demande de jouer ici, comme je le faisais là-bas. De simplement m'assure d'être impliqué dans le jeu, de gagner mes batailles pour la possession de la rondelle et ma position devant le filet afin que je puisse offrir une cible à mes coéquipiers et utiliser mon tir», a commenté le jeune attaquant.

«Les rapports que nous avions sur Max étaient excellents. Il est retourné dans les mineures pour apprendre l'an dernier et une blessure a ralenti sa progression. Il est devenu un meilleur joueur cette année et une de ses qualités est qu'il va au filet. C'est un élément dont nous avons besoin», a poursuivi Jacques Martin.

Confiance et maturité accrues

Deuxième choix du Canadien en 2007 (22e sélection), Pacioretty, que le Canadien a préféré au Québécois David Perron, assure qu'il a acquis des niveaux de confiance et de maturité qui étaient insuffisants lors ses deux premiers séjours avec le Tricolore.

«La plus grosse différence entre le joueur que je suis aujourd'hui et celui que j'étais à mes deux premiers séjours se situe entre mes deux oreilles. Je sais aujourd'hui ce que ça prend pour réussir alors qu'à mes deux premiers essais, je croyais que le talent suffisait. Je suis aussi plus en mesure de garder la tête froide quand les choses vont bien, ou mal.»

Quant à ses sorties à l'endroit de Jacques Martin qui ne lui affichait pas assez de confiance l'an dernier, la piètre qualité des joueurs avec lesquels il s'est retrouvé l'an dernier - certains sont avec lui dans le vestiaire du Canadien maintenant - et le fait qu'il préférait passer l'hiver à Hamilton plutôt que d'être rappelé par le Canadien, Pacioretty a vite calmé le jeu.

«Certaines de mes paroles ont été mal interprétées et si j'ai offensé quelques gars, je m'en excuse. Pour ce qui est du fait de passer l'hiver à Hamilton, j'y étais très bien traité et je connaissais les meilleurs moments de ma carrière. Je peux toutefois vous assurer que je ne pourrais pas être plus heureux que je le suis aujourd'hui», a plaidé Pacioretty.

Quant à Jacques Martin, l'Américain de 22 ans lui a rendu hommage hier. «Ce n'est pas facile d'accepter qu'on a encore des choses à apprendre quand on se sent prêt. Il m'a ouvert les yeux sur l'importance d'être efficace dans tous les aspects du jeu. Je le comprends aujourd'hui et je suis prêt à lui donner ce qu'il attend de moi.»