Le Canadien croisera une équipe à son image samedi (14 h) au Centre Bell. Car si le Tricolore alterne entre victoire et défaite à ses neuf derniers matchs, les Sharks font de même depuis sept parties.

«J'aimerais vous dire que c'est seulement à cause de la parité, mais ce ne serait pas tout à fait vrai. On ne peut plus gagner avec un effort inférieur à B- lors d'un match. Un A- te donne des chances, mais ça prend un A ou un A+ pour toutes les mettre de ton côté, ce que nous n'avons pas fait assez souvent au cours de cette séquence et depuis le début de la saison», assurait l'entraîneur-chef Todd McLellan après l'entraînement de son équipe vendredi.

Après un cours séjour d'un match à domicile - défaite de 5-3 contre Detroit - les Sharks s'amènent à Montréal au surlendemain d'une victoire de 4-0 à Ottawa. C'était leur premier gain par jeu blanc cette année alors qu'ils ont été victimes de quatre blanchissages déjà.

«On voulait bien entreprendre notre voyage de cinq matchs. En plus, c'était le retour de Dany (Heatley) à Ottawa. Ça brassait pas mal et on voulait s'assurer de jouer pour lui», a indiqué le jeune défenseur québécois Marc-Édouard Vlasic.

«La tension reliée au retour de Heatley a certainement aidé, mais nous avons disputé notre match le plus complet de la saison. Nous avons enfin obtenu un effort soutenu de tous nos joueurs. Je veux bien vivre avec le cliché selon lequel tes meilleurs joueurs doivent être les meilleurs lors des matchs, mais nous avons des joueurs de soutien qui ont prouvé leur grande valeur en séries - élimination de l'Avalanche du Colorado - l'an dernier. C'est avec un effort collectif que tu enfiles les victoires au lieu d'alterner comme on le fait depuis un bout de temps», a ajouté McLellan.

Départs difficiles à combler

S'ils comptent toujours sur des piliers comme Thornton (6 buts, 24 points), Marleau (11 buts, 22 points), Heatley (12 buts, 26 points), Pavelski (8 buts, 20 points), Clowe (5 buts, 20 points) et Boyle (3 buts, 19 points), les Sharks ont perdu leur pierre angulaire devant le filet.

Evgeny Nabokov a été remplacé par Antti Niemi, gagnant de la coupe Stanley avec les Blackhawks de Chicago le printemps dernier, et Antero Niitymaki.

«Nos gardiens sont à l'image de notre équipe. Ils ont connu des hauts et des bas et on s'attend à plus de régularité de tout le monde. Cela dit, Antti a été sensationnel à Ottawa, jeudi, et il sera de retour devant le filet contre le Canadien samedi», a indiqué l'entraîneur-chef des Sharks.

À l'aube de sa cinquième saison dans la LNH, Marc-Édouard Vlasic reconnaît qu'il doit s'adapter à deux nouvelles situations cette saison: il a perdu Rob Blake, un vétéran qui le parrainait sur et à l'extérieur de la patinoire, et un gardien dont il connaissait les moindres habitudes en Nabokov.

«Evgeni jouait tous les matchs et il s'occupait toujours de la rondelle. On se lisait aussi bien tous les deux que je le faisais avec Rob. C'est sur que pour le moment, nous cherchons encore à créer nos habitudes. Nous formons une meilleure équipe que notre fiche ne l'indique. Mais on n'a pas encore trouvé notre vitesse de croire. Quand on est bon, on est vraiment bon. Mais le match suivant, il nous arrive d'être carrément mauvais», a reconnu l'ancien défenseur des Remparts de Québec qui connaît un lent début de saison.

Bien qu'il maintienne une moyenne d'utilisation de près de 22 minutes par match, Vlasic est toujours en quête d'un premier but, d'un premier point cette saison. Un différentiel de moins 9, quatre minutes de pénalité et 35 tirs sont ses seules statistiques.

«Ça va débloquer à un moment donné», s'est contenté de dire le principal intéressé.

«Sur le plan défensif, Pickle - surnom donné à Vlasic en raison de son nom qui est le même qu'une marque connu de cornichons - est un défenseur de la LNH. Sur le plan offensif, il doit se dégêner, s'impliquer, car il n'en donne pas assez», a simplement tranché l'entraîneur-chef des Sharks.