Les jeunes Québécois qui sont des joueurs d'impact dans la LNH ou qui sont appelés à le devenir se font rares.

Maintenant, où sont les prochains Patrice Bergeron, David Perron, Kristopher Letang ou Marc-André Fleury?

Hockey Québec se motive à l'idée que neuf de ses joueurs - à commencer par son meilleur espoir Sean Couturier - ont été invités au camp estival de l'équipe canadienne des moins de 18 ans. Ces neuf invitations constituent le meilleur résultat de Hockey Québec au U-18.

 

Mais d'autres, plus rabat-joie, diront que les bons joueurs québécois sont cachés dans des classes où la faible compétition ne leur permet pas de s'épanouir.

On reproche souvent au système québécois d'avoir dilué le talent dans trop d'équipes et trop de catégories. L'expression «faire jouer les meilleurs avec les meilleurs» revient constamment.

Le Midget AAA, par exemple, abritait 12 équipes jusqu'en 2005. Il est alors passé à 16 formations avant de fondre en une seule formation les équipes de Montréal et de Laval.

«C'est sûr que le produit est maintenant dilué, mais c'est le cas partout au Québec», convient Gaston Therrien, vice-président de la Ligue Midget AAA.

«On aurait aimé rester à 12 équipes, mais Hockey Québec et la LHJMQ nous ont demandé de procéder à une expansion...»

Hockey Québec, qui supervise près de 100 000 hockeyeurs, cherchait un moyen de garder davantage de jeunes dans leur région. Quant à la LHJMQ, qui est elle-même passée à 18 équipes, elle souhaitait avoir accès à un plus grand bassin de joueurs dans lequel repêcher.

«Nous avons corrigé le tir»

Le midget AAA et le junior majeur sont-ils les artisans de leur propre malheur, ou héritent-ils seulement de joueurs qui n'ont pas été adéquatement préparés à un plus jeune âge?

Impossible de trouver un consensus sur une question aussi épineuse.

«Il n'y a pas de problème avec les programmes pour les débutants, comme la méthode MAHG, assure Georges Larivière, professeur honoraire à l'Université de Montréal. C'est au midget AAA et au junior majeur que ça se gâte. Ce sont des structures axées sur la performance, mais leurs programmes ne sont pas assez complets ni assez exigeants.»

«C'est comme un arbre, réplique Gaston Therrien. Si on le plante droit, il va rester droit. Si on le part croche, il va rester croche.»

«Pendant leurs six premières années, les jeunes perdent beaucoup de temps à faire les mêmes exercices qui sont donnés par des gens ayant reçu une formation d'un week-end», ajoute Stéphan Lebeau, qui a décidé de s'impliquer dans le hockey scolaire à l'extérieur du cadre de Hockey Québec.

Le directeur général de HQ, lui, écoute les gens passer son organisme à la moulinette. Il reconnaît les arguments et ceux qui les formulent. «Certains critiques ont gardé le même discours sans voir ce qui s'est produit dans les cinq dernières années, martèle Sylvain Lalonde. La Fédération prend une part de responsabilité à l'égard du développement, mais nous avons mis des mesures en place au fil des ans pour corriger le tir.»

Depuis quatre ans, Hockey Québec a mis sur pied ce qu'il appelle des «structures intégrées». Le territoire du Québec est divisé en 15 régions possédant chacune une équipe de midget AAA au sommet de sa pyramide et qui chapeaute le développement des jeunes depuis le pee-wee AA.

Chaque structure intégrée est responsable de ses entraîneurs, de l'évaluation du talent et du suivi des jeunes.

Et même si un intervenant a qualifié ce nouvel organigramme de «foutaise», les gens de Hockey Québec, eux, sont sûrs que les structures intégrées donneront des dividendes avant longtemps.

«Notre plus grande faiblesse dans le passé, c'est que tout le monde travaillait en vase clos, affirme M. Lalonde. Aujourd'hui, on est tous à la même table et nous mettons nos ressources en commun pour travailler sur le développement du joueur.»

 

Québécois repêchés parmi les 50 premiers

Année Nombre

2000      1

2001      2

2002      2

2003      5

2004      1

2005      4

2006      3

2007      4

2008      3

2009      6