Triste façon de démarrer une finale d'Association. On pourrait croire que la fierté du Canadien a été touchée dans ce match.

Mais honnêtement: quitte à perdre un match, n'est-il pas mieux que le Tricolore se soit fait gifler de la sorte?

Même s'il digérait mal ce revers, Mathieu Darche était tenté de répondre oui.

«Si l'on avait perdu 2-1 et que notre gardien avait fait des miracles, ça aurait peut-être masqué certains problèmes, a-t-il souligné.

«Alors que dans un match comme celui-là, on va voir tout de suite sur les vidéos les problèmes qu'on a eus.»

Hal Gill sait déjà que les problèmes sont nombreux.

«On doit être meilleurs, a-t-il d'abord résumé. On a perdu nos batailles, on a tenté des jeux de dentelle, nous n'étions pas bons autour de notre filet, nous n'avons pas bloqué de lancers quand c'était le temps... On pourrait continuer longtemps comme ça.

«On doit être mieux préparés à jouer intensément et l'on doit montrer plus de oumpf.»

Sans opposition

Michael Cammalleri a parlé d'une première période «plutôt correcte» pour le Canadien. Mais les choses n'ont pas mis de temps à se gâter par la suite.

«Après qu'ils eurent marqué le premier but, nous n'avons pas aimé notre niveau de compétition, a admis Cammalleri.

«C'est un match un peu décevant pour nous, mais ce n'est que le premier. Il faut se regrouper.»

En effet, la compétitivité du Tricolore était inexistante lorsqu'on la comparait à la rage des Flyers, qui ont été un rouleau compresseur lors des deux derniers vingts.

«Les Flyers venaient de vivre un septième match émotif (face aux Bruins de Boston) et ils ont su transporter cette émotion dans le match de ce soir», a indiqué Carey Price, venu en relève à Jaroslav Halak en milieu de rencontre.

«Le hockey des séries se joue dans la capacité d'une équipe de garder son rythme. Et je suis sûr que c'est à cela qu'ils pensaient. Ils ne voulaient pas arrêter de jouer même s'ils étaient en avant 4-0.»

Intéressant que Price souligne l'émotion du septième match qu'ont pu prolonger les Flyers. Car c'est en plein ce que le Tricolore n'a pu faire, au lendemain de sa victoire sur les Capitals de Washington, lorsqu'il a perdu le premier match face à Pittsburgh dans une raclée qui ressemblait à celle de dimanche.

«C'est le réveille-matin qui sonne pour nous, a mentionné Darche. On a donné six buts à Pittsburgh et l'on est revenu en force.»

Cammalleri a adopté un discours semblable pour assurer que Halak n'allait pas se laisser démonter parce ce cinglant revers.

«Je ne suis pas inquiet, a dit Cammalleri. Jaro a eu des matchs par le passé où des rondelles se sont retrouvées derrière lui et il est revenu en jouant de façon spectaculaire au match suivant.»

Gomez fait son mea culpa

Ce qui n'a certes pas aidé Halak et le Canadien, c'est que l'avantage numérique des Flyers s'est montré opportuniste tandis que celui du Tricolore n'a cessé de cafouiller.

«Si l'on avait été capable d'aller chercher un but ou deux à 3-0 ou 4-0, ça nous aurait probablement remis dans le match», a souligné Marc-André Bergeron, qui n'a pas connu sa meilleure soirée à la pointe.

Il faut dire que le CH s'est tiré dans le pied en écopant d'infractions au pire moment...

Jacques Martin a d'ailleurs fait sauter quelques tours à Scott Gomez en troisième période après qu'il se soit rendu coupable d'une seconde punition au moment où son équipe était en avantage numérique.

«Il avait le droit d'être mécontent», a avoué Gomez bien simplement.

«J'aurais dû faire gaffe. Je ne peux pas faire ce genre de choses.»