La consternation générale régnait dans le vestiaire des Bruins après la défaite qui confirmait leur élimination. À cette consternation s'ajoutait une incompréhension complète à l'égard de l'écroulement survenu après leur excellent début de match.

«On les mangeait en première période. Ils ne touchaient pas à la rondelle. On s'est mis à jouer sur les talons ensuite. Je ne comprends vraiment pas ce qui est arrivé», a indiqué Steve Bégin qui marchait avec difficulté après avoir été atteint par une rondelle à un pied en bloquant un tir en première période.

«Ça fait plus mal quand tu perds», a-t-il reconnu.

À quelques casiers de Bégin, Mark Recchi reprenait son souffle après avoir répondu aux questions des journalistes pendant quinze bonnes minutes.

La voix éteinte, refoulant des sanglots, mais incapable de contenir les larmes qui emplissaient ses yeux, Recchi s'est ensuite approché du représentant de La Presse: «Peux-tu souhaiter bonne chance aux gars pour moi? Je sais qu'il n'y a plus beaucoup de joueurs avec qui j'ai évolué, mais je veux leur souhaiter la meilleure des chances quand même», a indiqué Recchi qui a peut-être disputé son dernier match dans l'uniforme des Bruins hier, son dernier en carrière.

«J'espère que non», a rapidement répliqué Steve Bégin lorsqu'on lui a demandé si Recchi était à la croisée des chemins.

«L'as-tu vu jouer encore ce soir? Il se défonce à tous les matchs. À toutes les présences. Il frappe, il joue comme un jeune de 20 ans même s'il en a 42. C'est un vrai. Il est une inspiration pour moi et c'est un de nos grands leaders. Je ne peux pas croire qu'il ne sera pas de retour», a ajouté Bégin.

Les rumeurs circulant dans les corridors du TD Banknorth hier indiquaient que si les Bruins n'avaient pas l'intention d'offrir de contrat à Recchi, il pourrait bien recevoir une invitation des Flyers avec qui il s'est retrouvé à deux reprises au cours de sa carrière.

Patrice Bergeron refusait de laisser la défaite historique qu'il venait d'encaisser effacer tout ce que son équipe a accompli au cours de la saison.

«Nous avons traversé beaucoup d'épreuves cette année. Il y a deux mois, personne n'aurait cru que nous serions en demi-finale d'association. C'est évident que la défaite fait mal, qu'elle est dure à encaisser et qu'elle jette de l'ombre sur ce qu'on a fait de bon en fin de saison. Mais on est quand même passé d'une équipe chassée des séries à la sixième place de notre association. Ce fut toute une remontée.»