Carey Price se disait au paradis lorsqu'on l'a croisé, en début de soirée vendredi, marchant le long de Broadway avenue en se faisant bercer par la musique provenant des dizaines d'établissements qui font de Nashville la capitale du country.

Price était encore en état de grâce hier soir.

Une chance.

Car sans les 53 arrêts qu'il a réalisés le Canadien n'aurait pas seulement perdu 2-0 aux mains des Predators de Nashville hier. Il aurait plongé tout droit en enfer.

Le Tricolore a disputé, et de loin, son pire match de l'année accordant 55 tirs à ses adversaires. Un sommet cette saison et deux tirs de moins que le record d'équipe du Canadien.

Parlant de record, Carey Price a égalé des records du Canadien avec 23 arrêts en première période et 53 dans le cadre d'un match de saison régulière.

«C'est dommage pour Carey car c'est le seul gars qui s'est présenté ce soir. C'est le seul qui a combattu», a lancé un Jacques Martin dépité après la rencontre.

Gionta blessé

Une rencontre qui a bien mal commencé pour le Canadien. Handicapé par une blessure à un pied en dépit de laquelle il a disputé les quatre derniers matchs, Brian Gionta a déclaré forfait après l'échauffement.

Ses coéquipiers ne s'en sont pas remis.

Passifs en défensive, amorphes en attaque, inertes le long des bandes et dans toutes les batailles pour les rondelles libres, les joueurs du Tricolore ont livré leur gardien en pâture aux Predators.

Le match venait à peine de commencer que Carey Price avait déjà 10 arrêts à sa fiche. Les Predators ont atteint le plateau des 20 tirs avec un peu moins de cinq minutes à faire au premier tiers. Et lorsque la sirène à mis un terme au supplice, ils en avaient obtenu 24.

Cette fusillade a permis aux Predators d'établir un record d'équipe. Quant au Canadien, il subissait pareil affront au cours d'une période pour la cinquième fois de son histoire.

Steve Sullivan, qui a obtenu cinq des 24 tirs des siens en première, a été le seul à percer Price. Il a profité d'une glissade de Jaroslav Spacek qui tentait de bloquer un tir pour contourner le défenseur et surprendre Price.

Battu quelques instants plus tôt le long de la bande, Roman Hamrlik n'a pas eu le temps de venir appuyer son gardien ce qui a permis à Sullivan de marquer son 3e de la saison. Jean-Pierre Dumont a récolté une passe.

De mal en pis...

On pensait que le Canadien, ne serait-ce que par respect à l'égard de Carey Price, offrirait un meilleur rendement en deuxième.

Eh bien non.

Le Tricolore a accordé 18 tirs au cours d'une deuxième période qui nous a permis de comprendre pourquoi les Predators occupent le tout dernier rang de la LNH en avantage numérique.

Bon! Ils ont obtenu six tirs et Carey Price a volé un but à Steve Sullivan en étendant la jambière droite devant un bon tir sur réception. Mais pour le reste, ils ont été incapables de s'installer et d'orchestrer une attaque digne de ce nom.

Histoire de souligner sa présence, le gardien des Predators Pekka Rinne a donné une frousse à ses coéquipiers et à leurs partisans en jonglant avec la rondelle sur un tir venant de très loin en fin de deuxième période.

C'était le dixième seulement du Canadien.

Et sur ces dix tirs, Glen Metropolit, une fois en attaque massive et l'autre pendant que le Canadien écoulait une pénalité, a obtenu les deux meilleures occasions.

Les arrêts multipliés par Price ont permis au Canadien de rester à un bon favorable de créer l'égalité.

Mais il y a des limites à ce qu'un gardien peut faire.

Et lorsque Ryan White est allé rejoindre Andrei Kostitsyn au banc des pénalités, les Predators ont su en profiter.

Steve Sullivan a marqué son deuxième de la rencontre sur son 11e tir de la partie.

À lui seul, Sullivan aurait pu marquer quatre buts hier tant les joueurs du Canadien lui ont ouvert toute grande la voie jusqu'à leur gardien.

«Le pire dans la défaite de ce soir c'est qu'après deux périodes, on pouvait encore voler le match ou au moins aller chercher un point en prolongation. Nous n'avons même pas été capables de profiter des exploits de notre gardien. C'est désolent», a conclu Michael Cammalleri.