Même si la LHJMQ est passée de zéro à quatre joueurs sélectionnés au premier tour du repêchage de la LNH, cette année, Gilles Courteau ne considère pas que son circuit a fait amende honorable.

Le commissaire estime plutôt que les années se suivent et se ressemblent dans le cas du circuit québécois de hockey junior majeur. Et que cette année a été «une très bonne année». Comme les autres avant.

«Il faut regarder l'ensemble des rondes, a souligné Courteau, samedi, pendant le déroulement de la séance 2009 au Centre Bell. Et l'an dernier, bien qu'il n'y ait eu aucun joueur repêché en première ronde, il y a en avait eu huit en deuxième. Au bout du compte, ç'a ressemblé à cette année.»

Effectivement. Sans compter Louis Leblanc et Alex Chiasson, des Québécois francophones qui évoluent aux Etats-Unis, le total de 23 joueurs de la LHJMQ réclamés, vendredi et samedi, s'avère dans les mêmes eaux que les 27 joueurs choisis l'an dernier

C'est loin des 41 de l'année 1998, quand Vincent Lecavalier avait été le tout premier choix. Mais ça se maintient dans la moyenne de la mi-vingtaine observée dans six des huit dernières années. On avait atteint la mi-trentaine en 2003 et 2004.

Mauvais pour l'image

La différence, c'est que l'absence de joueurs réclamés au premier tour, l'an dernier, paraissait très mal. C'a lancé un débat sur le niveau de jeu dans la LHJMQ. Les doutes ont ensuite été exacerbés par l'affaire Jonathan Roy, qui a amené le circuit québécois - pressé par le gouvernement provincial - à se remettre en question de fond en comble.

Bref, l'image du circuit en avait pris un coup.

«En mars 2008, on était classée la meilleure ligue au pays, puis en novembre, on disait qu'on était une ligue de ringuette. Puis, en janvier, on s'est mis à nous citer en exemple (ailleurs au Canada)», a dit Courteau, en faisant allusion aux nouvelles règles visant à réduire la violence gratuite.

«On a pris quelque chose de négatif et on l'a transformé en quelque chose de positif, c'est vrai.»

Le repêchage 2009 de la LNH contribuera donc à rétablir les faits aux yeux du grand public. Mais selon Courteau et ceux qui gravitent autour de la planète LHJMQ, les résultats de la séance de cette année ne font que refléter le travail de longue haleine entrepris par les clubs du circuit.

«Il faut donner crédit aux clubs et aux entraîneurs, qui continuent de travailler sans cesse pour améliorer l'encadrement et le développement du talent des joueurs», a affirmé le commissaire.

Courteau en a d'ailleurs profité pour noter, en passant, que ce n'est pas un hasard si trois des quatre candidats envisagés sérieusement pour le poste d'entraîneur-chef des Bulldogs de Hamilton sont du Québec. On sait que Guy Boucher, des Voltigeurs de Drummondville, Pascal Vincent, du Junior de Montréal, et André Tourigny, des Huskies de Rouyn-Noranda, ont tous rencontré les dirigeants du Canadien à ce sujet.

L'attrait de la NCAA

La sélection ce week-end de Louis Leblanc et d'Alex Chiasson, deux Québécois qui évoluent aux Etats-Unis, pourrait faire de l'ombre à la LHJMQ. Ils seront peut-être plusieurs jeunes hockeyeurs québécois à réaliser, tout à coup, qu'il existe une alternative viable au circuit Courteau.

Le commissaire estime toutefois qu'il y a de la place pour les deux options. Il n'a rien contre les joueurs qui jouent franc-jeu et annoncent clairement qu'ils choisissent l'alternative américaine. Et ce, sans chercher hypocritement, en feignant de lorgner le pays de l'Oncle Sam, à faire augmenter leur valeur auprès des clubs de la LHJMQ.

«Un gars comme Chiasson, il faut lever son chapeau et le féliciter pour le choix qu'il a fait, a dit Courteau. Mais 97 pour cent des joueurs qui sont admissibles à être repêchés par les clubs de la LHJMQ, puis le sont, finissent par venir dans le junior majeur. On a toujours été honnêtes dans ce qu'on pouvait offrir aux joueurs, on a toujours fait tout ce qu'on leur a dit qu'on allait faire.

«Je suis certain que des joueurs comme Chiasson et Leblanc réalisent que ce qu'on fait (dans la LHJMQ) est plus que convenable.»