Lorsqu'il regarde autour de lui, Jason Blake ne reconnaît plus le vestiaire des Maple Leafs. Mikhail Grabovski a remplacé Darcy Tucker à sa droite, Niklas Hagman est entouré de journalistes sur sa gauche.

Plus de traces de Mats Sundin, de Bryan McCabe et des autres Leafs auxquels il s'était greffé l'an dernier. Ils ont tous été remplacés par des hockeyeurs méconnus, voire inconnus, comme Jamal Mayers, Mike Van Ryn, Jonas Frogren, Anton Stralman, John Mitchell et Nikolai Kulemin...

 

«Tous ces changements étaient nécessaires et seront très bénéfiques pour l'équipe. Nous avons perdu énormément d'expérience, mais avons gagné en vitesse, en énergie et en désir de vaincre», assurait l'ailier droit qui, à 35 ans, est l'aîné des patineurs des Leafs. De fait, seul Curtis Joseph, à 41 ans, est plus vieux que Blake au sein de cette équipe plongée dans la fontaine de Jouvence.

S'il convient que les Leafs auront fort à faire pour éviter d'être exclus des séries pour une quatrième année de suite, Blake assure que ce n'est pas le fruit du hasard si Toronto a surpris Detroit jeudi.

«Ces jeunes volent sur la patinoire. En plus d'être rapides sur patins, ils affichent une toute nouvelle attitude. Ils veulent faire ce qu'il faut pour gagner. C'est parce que nous avons harcelé les défenseurs des Wings toute la soirée que nous avons gagné à Detroit. Nous les avons empêchés de s'organiser. Il faudra jouer de cette façon à tous les matchs. Travail, vitesse et hargne seront au centre de la nouvelle image des Leafs. Et si nous respectons ces principes, nous surprendrons d'autres équipes.»

Sundin: sujet tabou?

Jason Blake, qui joue en dépit d'une rare forme de leucémie décelée il y a tout juste un an, se passe la main dans ce qui lui reste de cheveux blonds lorsqu'on lui demande où en est le dossier Sundin.

«Je n'en ai pas la moindre idée. Je me demande même si quelqu'un, à part Mats, sait vraiment quelque chose dans cette affaire», a lancé Blake.

Est-ce que le sujet est tabou dans l'ancien vestiaire du capitaine de Leafs? Capitaine qui n'a d'ailleurs pas encore été remplacé.

«Ce n'est pas tabou. Mais en même temps, on ne peut se permettre d'y accorder trop d'importance. Mats est l'un des meilleurs joueurs de hockey au monde. Est-ce qu'il pourrait nous aider? Bien sûr. Mais il n'est pas ici et nul ne sait s'il reviendra. Alors, on doit donner la chance à des plus jeunes. S'il revient, ce sera tant mieux, mais d'ici là, on doit continuer à rebâtir, à avancer.»

Un tremplin pour Hagman

Au milieu des quatre jeunes qui viennent de faire le saut dans la LNH et des six autres nouveaux venus qui, comme lui, se sont joints à l'organisation, Niklas Hagman espère que son passage à l'Est lui servira de tremplin.

Excellent joueur de hockey, l'attaquant finlandais a joué dans l'ombre depuis son entrée dans la LNH.

«En Floride, on jouait dans l'indifférence totale. À Dallas, les Stars ont un bon noyau de partisans et en séries, l'équipe était suivie pas mal. Mais c'est évident que le fait de me retrouver à Toronto, avec des matchs comme celui de ce soir, contre Montréal, me permettra de profiter d'une visibilité bien supérieure. Je devrai toutefois jouer à la hauteur des attentes», a lancé celui qui a signé un contrat de 4 ans d'une valeur de 12 millions$ l'été dernier.

À quelques heures d'un premier duel Toronto-Montréal, Hagman n'a pas eu besoin de chercher longtemps pour illustrer le genre de rivalité opposant ces deux clubs.

«Je ne crois pas que cette rivalité soit égalée dans la LNH. Je la comparerais à la rivalité opposant la Suède à mon pays, la Finlande. Je sais donc un peu à quoi m'attendre.»