Après avoir vécu des moments difficiles avec les Oilers d'Edmonton et effectué des escales pas tout à fait heureuses à Uniondale et Anaheim, Marc-André Bergeron espère avoir trouvé au Minnesota un vestiaire où il fera bon vivre et une équipe avec laquelle il fera bon jouer.

«Je me sens déjà apprécié depuis que je suis arrivé au Minnesota. Je sens que les coachs veulent m'utiliser et surtout qu'ils veulent prendre le temps de travailler avec moi», a affirmé le défenseur québécois.

 

Âgé de 28 ans, à l'aube d'une sixième saison dans la LNH, Bergeron a été acquis par le Wild du Minnesota tout juste avant le repêchage l'été dernier.

«On a perdu une soixantaine de buts à la suite du départ de Brian Rolston et de Pavol Demitra. Les acquisitions de Marc-André (48 buts, 128 points en 267 matchs) et Marek Zidlicky (35 buts, 175 points en 307 matchs) devraient nous permettre d'appuyer l'attaque», a analysé l'entraîneur-chef Jacques Lemaire, hier, après l'entraînement de son équipe.

Des mots qui font plaisir à l'un des deux intéressés.

«La saison n'est pas encore commencée et j'ai déjà eu des tas de bons contacts avec les coachs. Jacques vient souvent me voir lors des entraînements pour me donner des conseils. Il insiste sur les moyens à prendre pour que je maximise mes forces et que j'évite de me placer dans des situations précaires. Je n'ai jamais eu de communications du genre dans le passé. À Edmonton, peut-être parce que je ne comprenais pas bien l'anglais au début, je pensais toujours que Craig MacTavish voulait m'arracher la tête quand il me parlait», a dit Bergeron en souriant de dépit.

Un sourire qui mettait en évidence ses deux yeux noircis et le nez cassé qu'il cachait sous une grille protectrice lors du match d'hier face au Canadien.

«J'ai eu la mauvaise idée de me battre contre le premier choix de Blackhawks de Chicago (Kyle Beach) la semaine dernière. Il est costaud et fort et quand j'ai échappé son bras, les coups de poing rentraient de partout. J'avais hâte que ça finisse. J'ai raté les deux derniers matchs, mais je vais essayer de jouer contre le Canadien», a poursuivi le défenseur.

Bouchard et Koivu

Si Jacques Lemaire a convenu que ses nouveaux défenseurs contribueront à l'attaque - Zidlicky ne jouait pas hier en raison d'une blessure à une jambe -, il a aussi identifié ses jeunes leaders Pierre-Marc Bouchard et Mikko Koivu comme étant «ceux qui auront à transporter cette équipe jusqu'en séries éliminatoires».

Un commentaire que Koivu, le petit frère du capitaine du Canadien, a pris avec un grain de sel. «Je ne crois pas que ce soit à moi d'assumer ce leadership. C'est une affaire d'équipe. On veut tous connaître de bonnes saisons et, pour y arriver, il y a un tas de facteurs à respecter, dont celui de rester en santé.»

Place aux jeunes

Jacques Lemaire et le Wild feront encore cette année une place à un jeune joueur de talent. Premier choix de l'équipe au repêchage (16e sélection) il y a deux ans, Colton Gillies amorcera la saison sur le flanc gauche du troisième trio.

Neveu de Clark Gillies, l'ancien des Islanders de New York et membre du Temple de la renommée, le jeune attaquant de 6'4 suit les traces des Bouchard, Koivu, Gaborik, Sheppard, Pouliot et autres Burns qui ont fait leur nid au Minnesota après avoir été repêchés par le Wild.

«Tu ne peux tourner le dos au talent, a rappelé Lemaire. Quand j'ai vu Pierre-Marc Bouchard à son premier camp d'entraînement, il était notre meilleur joueur sur la patinoire. Notre équipe est meilleure aujourd'hui, mais quand tu vois un jeune qui arrive, tu dois te poser une question: apprendra-t-il plus en retournant dans le junior ou en restant avec nous? Comme les autres qui ont fait le saut avant lui, Clark a encore des choses à apprendre, mais il va les apprendre avec nous.»