Les plus impatients partisans du Canadien de Montréal les voient déjà patrouiller le centre de la patinoire et combler une fois pour toutes la lacune la plus criante de l'organisation. Mais comme ce n'est pas demain la veille que ça va se produire, Ryan Poehling et Jesperi Kotkaniemi ont d'autres préoccupations importantes et plus immédiates. Surtout Poehling.

Premier choix du Canadien en 2017, le centre de 19 ans du Minnesota sait qu'il retournera avec les Huskies de St. Cloud State pour une troisième saison. Et il a aussi une très bonne idée de ce qu'il veut accomplir.

«Évidemment, on veut tous connaître du succès sur une base individuelle, et je pense avoir bien réussi à cet égard l'année dernière par rapport à ma saison recrue. Mais ce qui compte le plus pour moi, c'est l'équipe, a affirmé Poehling, après une première séance d'entraînement sur glace au camp de perfectionnement du Canadien à Brossard.

«Plusieurs membres du noyau de l'équipe seront de retour et je crois que nous avons une belle chance de remporter le championnat national. Je veux procurer à St. Cloud State un premier titre national», a-t-il ajouté.

Invité à un deuxième camp de perfectionnement du Canadien, Poehling s'est exprimé avec assurance devant les journalistes. Il sait ce qu'il fait mieux qu'avant et il est aussi conscient des aspects de son jeu qui doivent changer.

«Au cours de la dernière année, je pense être devenu plus fort et plus efficace lors des batailles (pour la rondelle). À ma saison recrue, j'ai joué à un poids de 180 livres tandis que l'an dernier, je pesais entre 205 et 210 livres. Cette plus grande force physique acquise à l'extérieur de la patinoire m'a aidé quand est venu le temps de me placer en meilleure position pour marquer des buts», a précisé Poehling.

Auteur de 14 buts - exactement le double de l'année précédente - et de 31 points en 36 matchs en 2017-2018, Poehling veut devenir un joueur plus incisif en zone adverse.

«J'ai tendance à être un fabricant de jeu d'abord et avant tout, ce qui n'est pas un problème en soi. Mais certaines personnes trouvent que je suis trop porté à passer la rondelle, et si je peux tirer davantage vers le filet, ça pourrait aider mes coéquipiers à profiter de plus de retours de lancers.»

Pression future

Même s'ils retourneront dans leur coin de pays respectif à la conclusion du camp de perfectionnement dimanche matin, Poehling et Kotkaniemi savent qu'ils sont attendus impatiemment à Montréal. Si leur développement correspond aux attentes de la direction du Canadien, ces deux jeunes espoirs pourraient porter l'uniforme bleu-blanc-rouge en même temps à compter de l'automne 2020.

Encore là, Poehling ne veut pas regarder trop loin devant. Et il analyse le tout avec lucidité.

« Je sais que c'est une possibilité et vous voulez que ça se concrétise. Mais pour le moment, je cherche seulement à devenir un meilleur joueur. Lorsque vous arrivez dans la Ligue nationale, on n'est plus dans un circuit de développement. C'est la raison pour laquelle je demeure au niveau universitaire, car je peux continuer de me développer et devenir le meilleur joueur possible. Il faut que je sois prêt le jour où on me donnera ma première chance de jouer dans la Ligue nationale, si j'obtiens cette chance. »

En attendant de côtoyer Kotkaniemi sur une base régulière au Centre Bell, Poehling s'est retrouvé aux côtés du Finlandais dans l'un des vestiaires du Complexe sportif Bell. Les deux jeunes hommes ont pu faire connaissance et Poehling aime bien ce qu'il a vu.

« Nous nous sommes parlé, et c'est un peu difficile, parce que son anglais n'est pas parfait et je ne dis pas un mot de finlandais, a avoué Poehling en ricanant. Nous sommes voisins de casiers et il semble être un bon gars. Il a de bonnes intentions. »

Quant à Kotkaniemi, dont le modèle est son compatriote Aleksander Barkov, des Panthers de la Floride, il a rencontré les journalistes pour la deuxième fois en moins d'une semaine complète. Il a essentiellement repris les propos énoncés après sa sélection au troisième rang de la ronde initiale à Dallas.

« Je viens ici pour montrer ce que je suis capable de faire, mais aussi pour m'améliorer et apprendre. Je ne m'impose pas de pression et je vais jouer ici quand je serai prêt. »