Peut-être que Max Pacioretty vit dans un autre continuum espace-temps. Là où trois ou quatre semaines n'en durent vraiment qu'une seule. Le retrouver en uniforme huit jours seulement après son appendicectomie - alors qu'il devait rater jusqu'à un mois d'activité - ne permet que cette seule conclusion.

«Il est venu me voir dès après l'entraînement de vendredi et il m'a dit ''coach, je suis prêt'', a raconté Michel Therrien. J'ai dit «ouf, prenons notre temps si tu veux bien». Mais il est revenu à la charge samedi...»

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Les deux hommes se sont finalement entendus samedi soir sur son retour dans la formation.

Avec le Wolverine dans ses rangs, le Canadien a vengé sa contre-performance de la semaine dernière à Ottawa en tenant tête aux Sénateurs dans une courte victoire de 2-1.

«Il y a des gars qui n'aiment pas être loin de l'action et il y a des gars qui détestent ça, a décrit Josh Gorges. Max est de ceux qui détestent ça. Il a déjà démontré à quelques reprises qu'il ferait tout en son pouvoir pour revenir le plus vite possible.»

C'est vrai que ce n'est pas la première fois que Pacioretty devance les pronostics. Il y a bien sûr eu le fameux incident impliquant Zdeno Chara dont il s'est remis plus vite que quiconque l'anticipait. Mais il faut aussi se rappeler de janvier 2011, quand un tir de James Wisniewski à Buffalo l'avait atteint aux côtes. Même si certains médias avaient annoncé qu'il raterait un mois en raison d'une fracture, Pacioretty était sur la patinoire deux jours plus tard.

«J'ai toujours guéri rapidement mais, il y a deux ans, je me suis mis à mettre davantage l'accent sur la nutrition et sur tout ce qui pouvait m'aider à prendre soin de mon corps, a expliqué Pacioretty. Je le sens sur la glace. Je me dis que si un jour quelque chose de sérieux m'arrive, ça va m'aider à m'en remettre.»

Le premier trio se réveille

Le retour de Pacioretty a donné de l'élan à son trio, tout particulièrement en première période alors qu'il a été responsable des deux buts du Canadien.

«Ç'aurait été plus difficile pour moi si mes compagnons de trio n'avaient pas joué un aussi gros match», a noté le jeune attaquant.

«Max a gardé ses présences courtes de façon à retrouver son synchronisme. Il a eu un impact sur le match dès le début et l'on a pu revoir de la chimie sur son trio, a noté Therrien. On dirait que ça a allumé Erik Cole qui a connu un bon match, tout comme Desharnais.»

Desharnais, qui marquait un troisième but en deux matchs, a répliqué 35 secondes seulement après qu'une erreur défensive eut permis à Jakob Silfverberg d'ouvrir la marque.

«Max est revenu rapidement de sa blessure au cou, il s'est vite remis de cette opération, et il y a quelques autres blessures qu'il a soigné sans que vous soyez au courant, a confié Desharnais. C'est une machine.»

Pacioretty aura déjoué tout le monde, y compris sa mère, qui était venu passer quelques jours chez lui à la suite de son opération. Son vol de retour était prévu pour hier car il n'était pas prévu que son fils revienne au jeu aussi vite.

Elle a tout de même pu assister à la première période.

Beau duel de gardiens

Prendre les devants 2-1 tôt dans le match aura servi le Tricolore de deux façons. D'abord parce qu'en disputant deux matchs en deux jours face à un adversaire plus reposé, il avait intérêt à frapper tôt. Mais aussi parce que le gardien Craig Anderson n'avait pas accordé de but cette saison après la première période.

Et c'est encore vrai après ce huitième match des Sénateurs!

Anderson a cependant trouvé Carey Price sur sa route. Le gardien de 25 ans s'est dressé devant les Sénateurs quand ceux-ci ont pressé le pas en deuxième moitié de rencontre.

Price, qui avait l'habitude d'amorcer ses saisons lentement, est étincelant depuis le deuxième match de la campagne.

«Carey a beaucoup mûri et je suis sûr qu'il a retenu les leçons du passé en ce qui a trait à sa condition physique, a commenté Therrien. Il nous est arrivé cet hiver dans sa meilleure forme depuis ses débuts chez les professionnels.»