On sentait Alex Galchenyuk éberlué par moments, hier, lors de son baptême avec la faune médiatique montréalaise, au complexe sportif Bell de Brossard.

Était-ce après la neuvième question à propos de la pression d'endosser l'uniforme du Canadien, ou la quarante-sixième?

Ou plutôt à la suite de la vingt-neuvième question sur la sensation qu'il ressent de se joindre à une organisation comme le Canadien de Montréal?

Où donc se cache John Tortorella quand on a besoin de lui?...

Galchenyuk, 18 ans à peine, est resté bien poli devant la cinquantaine de journalistes et de cameramen qui s'agglutinaient autour de lui, même si l'envie de rouler les yeux à certaines occasions était sans doute très forte.

Un confrère lui a demandé s'il croyait en ses chances de se tailler un poste avec l'équipe après ce camp de développement à Brossard.

Le premier choix du Canadien, troisième au total, le week-end dernier, a d'abord souri timidement, puis il a élégamment répondu que le camp d'entraînement du Canadien avait lieu en septembre seulement.

Le fait qu'il garde son sang-froid dans de telles circonstances peut nous donner un indice de la maturité du jeune homme...

Pour les néophytes, ce camp de perfectionnement n'a rien d'une séance d'évaluation. On invite les choix au plus récent repêchage, ainsi que certains autres espoirs de l'organisation, à passer quelques jours à Brossard pour se soumettre à des exercices hors glace et sur glace. On leur prodigue aussi de précieux conseils sur la vie d'un hockeyeur professionnel.

«J'espère en apprendre le plus possible cette semaine et me familiariser avec les entraîneurs», a sagement répondu Galchenyuk.

Il n'empêche que ces 14 joueurs sont observés de près pendant ces trois jours. Michel Therrien, Clément Jodoin, Martin Lapointe et Patrice Brisebois, entre autres, étaient sur place.

«On veut juste avoir un regard préliminaire sur leur technique sur glace, a expliqué l'adjoint de Michel Therrien, Clément Jodoin. C'est surtout un camp éducatif et les jeunes auront des ateliers sur la nutrition, l'entraînement. Nous avons même notre psychologique sportif sur place.»

Tous au rendez-vous

Les joueurs repêchés la semaine dernière étaient tous là, hier. Galchenyuk, mais aussi le choix de 33e ronde, Sebastian Collberg, dont il s'agira de la seule visite avant l'été prochain puisqu'il disputera la prochaine saison en Suède; Brady Vail, Dalton Thrower, Tim Bozon, Charles Hudon, Erik Nystrom, de même que certains choix des années précédentes: Daniel Pribyl, un centre de 6 pieds 4 pouces, le défenseur Mac Bennett, des Wolverines de Michigan, ainsi que des joueurs québécois invités.

On a filmé les joueurs, un à un, en patin avant et arrière, sans doute pour déceler des failles dans leur technique. Ils se sont ensuite soumis à une série d'exercices spécifiques, toujours sous l'oeil de la caméra et des entraîneurs.

Première impression sur Galchenyuk? Avec un beau gabarit à 6 pieds 1 pouce, il semble même plus grand dans un uniforme de hockey alors que, dans un vestiaire, c'est parfois le contraire pour certains. Reste qu'il n'a pas terminé sa période de croissance et qu'il devrait aisément passer de 195 à 205 ou même 210 livres au fil des années.

Il a quelques lacunes techniques à corriger sur le plan du patinage, surtout en patin arrière (le défenseur Mac Bennett est de loin le plus fluide du groupe, à tous les niveaux), mais quelques étés de travail devraient remédier à la situation.

Galchenyuk possède néanmoins le tir le plus explosif du groupe. Un lancer qu'il décoche avec une vitesse rare et qui quitte la palette de son bâton tel un boulet de canon. Le jeune homme a des mains d'une souplesse exceptionnelle. On nous avait dit qu'il pouvait à la fois passer et marquer; un tel lancer devrait lui permettre éventuellement de compter beaucoup de buts dans la LNH!

À ce chapitre, ses coéquipiers Tim Bozon, choix de troisième ronde, et Charles Hudon, choix de cinquième ronde, ont du travail à faire s'ils veulent un jour aspirer à la LNH.

Le jeune Collberg, un choix de deuxième ronde, a lui aussi fait bonne impression, même s'il a beaucoup d'aspects de son jeu à peaufiner. Il passera l'hiver en Suède avant de peut-être revenir à Montréal l'année prochaine.