Il ne reste qu'une semaine et trois matchs au calendrier du Canadien. Et Lars Eller compte en soutirer le maximum.

L'attaquant danois ne prend pas d'assaut la feuille de pointage, il ne domine pas à chacune de ses présences sur la glace. Mais force est de constater qu'un peu comme l'an passé, il a élevé son jeu d'un cran en fin de saison.

Randy Cunneyworth aussi l'a remarqué et il l'a employé durant 20:35, samedi face aux Capitals de Washington. Depuis son entrée dans la ligue, Eller n'avait jamais été utilisé autant dans un match de saison régulière.

«S'il y a une chose que j'ai apprise lors des derniers matchs», c'est que je suis à mon mieux quand je rivalise, a confié Eller après le revers de 3-2 du Canadien en tirs de barrage face aux Capitals.

«Je dois maintenir mon niveau actuel de compétition à chaque match. Par le passé, c'est souvent arrivé que je n'étais pas assez combatif. Dans ce temps-là, je ne gagne ni mes mises en jeu ni mes batailles à un contre un.  

«Or, quand je hausse mon niveau d'intensité, je parais plus fort et plus rapide. Et c'est là que la confiance augmente.»

Lorsque Eller évoque les batailles à un contre un qu'il a perdues par manque de compétition, on ne peut s'empêcher de penser aux nombreuses pénalités mineures dont il s'est rendu coupable en zone offensive ou encore dans les dernières minutes d'une période.

Eller semble maintenant résolu à maintenir façon constante le niveau de compétition qu'il affiche actuellement. Et pour y arriver, il travaillera cet été avec un psychologue sportif en Suède.

«Peu importe le pointage dans un match, il faut toujours être capable de se motiver de la même façon, soutient le centre de 22 ans. Ce sont tous de bons joueurs dans cette ligue. C'est d'être capable de soutirer le meilleur de soi-même qui fait la différence.»

Face au meilleur trio adverse

À l'image de Tomas Plekanec, Eller a récolté 16 buts en composant tant bien que mal avec les ailiers qu'on lui donnait.

On lui a flanqué Michael Blunden et Blake Geoffrion lors des deux derniers matchs et Blunden a loupé plusieurs belles occasions à New York. Mais ce que ces deux ailiers manquent en talent, ils le redonnent au moins en ardeur. Face aux Capitals, leur trio était sur la glace pour les derniers instants de la troisième période.

«Ils faisaient les choses comme il faut, a noté Randy Cunneyworth. Ils ont été une présence physique, ils ont sauté sur les rondelles libres et ont été très efficaces.»

Eller a été en outre le joueur le plus utilisé de son équipe en infériorité numérique en plus d'être souvent confronté à Alex Ovechkin et Nicklas Backstrom.

«Je l'ai souvent dit, je veux cette responsabilité, a insisté le Danois. J'ai toujours joué ce rôle-là par le passé et je veux le remplir à ce niveau-ci.

«D'ailleurs, Jacques (Martin) m'utilisait souvent contre le meilleur trio adverse en première moitié de saison.»

C'est une saison de misère qui achève pour le Canadien, mais l'élimination devenue évidente dans les dernières semaines aura au moins permis à Eller d'aborder sa fin de saison de manière différente.

«Je ne dirais pas que toute la pression est partie à ce moment-là - car la pression de Montréal ne disparaît jamais, on ne peut pas lever le pied - mais j'ai voulu faire contre mauvaise fortune bon coeur, a-t-il expliqué. Sans dire que c'est chacun pour soi, ce qui est le mieux pour moi est le mieux pour l'équipe.»