Le Canadien détient tous les atouts pour réussir. L'organisation roule sur l'or, les fans sont fidèles et le hockey est une passion au Québec.

Pourtant, ce matin, le constat est implacable. Le Canadien, depuis le renvoi de Jacques Martin en décembre dernier, est devenu une des pires équipes de la LNH. Qui aurait pensé que cette équipe connaîtrait pareille descente aux enfers?

Le revers de vendredi, à Washington, est particulièrement gênant. Contre un adversaire sans grand panache, le Canadien a disputé un autre match mou. Où était le sentiment d'urgence? Où était la passion?

Randy Cunneyworth ne possède à l'évidence aucun ascendant sur ses joueurs. Incapable de les motiver, il répète les même banalités match après match: il faut lancer vers le filet plus souvent, il faut commencer le match avec force, il faut, il faut, il faut... Résultat: rien, rien, rien.

Le message de Cunneyworth ne passe pas. Pis encore: on ne sent chez le Canadien aucun plaisir de jouer. La motivation est à zéro. Aucun leader n'est capable d'entraîner ses coéquipiers dans son sillage.

Oui, Carey Price accorde parfois un mauvais but. Mais soyons francs: sans lui, le Canadien serait mis KO encore plus vite dans plusieurs matchs. Pas facile de demeurer concentré devant son filet en étant si peu appuyé.

J'ignore ce que Geoff Molson et Pierre Gauthier pensent de leur équipe. Comment réagissent-ils devant une performance comme celle d'hier? Sont-ils furieux? Cherchent-ils plutôt des excuses? Se remettent-ils eux-mêmes en question?

On en saura peut-être plus long lundi, lorsque le DG donnera un de ses rares points de presse, à la fin de la période des transactions.

J'ai hâte de voir comment Gauthier négociera cette journée. De quelle latitude dispose-t-il? Geoff Molson lui a-t-il donné les pleins pouvoirs pour procéder à tous les changements qu'il juge nécessaires? Quelles sont ses priorités?

Gauthier, malheureusement, est comme ses joueurs: il connaît une très mauvaise saison. L'embauche d'Erik Cole a constitué un bon coup, mais il a surtout commis plusieurs erreurs. La pire fut évidemment de céder à la panique en congédiant Jacques Matin.

Le DG réussira-t-il à renverser la vapeur au cours des prochaines heures? Peut-il réussir une ou deux transactions susceptibles d'aider le Canadien au cours des prochaines saisons?

On attend tous la réponse avec impatience.