Malgré les nombreux joueurs tombés au combat en première moitié de saison, le Canadien a fait plus que se maintenir la tête hors de l'eau.

Après 41 matchs, sa fiche (25-10-6) est même supérieure à celle de l'an dernier (20-13-8).

Aux yeux de Guy Carbonneau, la première demie a été l'équivalent d'une valse à trois temps.

«On a eu un bon début de saison au cours duquel notre offensive nous a sorti du pétrin parce qu'on ne jouait pas bien défensivement, se souvient Carbo.

«Puis, on a viré les choses de bord. Sauf qu'à quelque part, on a oublié notre attaque!

«Ça a vraiment été une demi-saison en trois volets...»

Le troisième volet auquel réfère Carbo, ce sont sans doute les 11 derniers matchs, ceux qui ont coïncidé avec le retour au jeu de Mike Komisarek.

Non seulement le Canadien présente une fiche étincelante de 9-1-1 lors de cette séquence, mais les unités spéciales ont enfin donné signe de vie.

L'infériorité numérique a affiché un rendement de 86,7% pendant ces 11 rencontres, ce qui serait bon pour le cinquième rang de la ligue si elle avait maintenu cette cadence depuis le début.

Mais la différence est plus notable en avantage numérique.

Lorsque le Tricolore a affronté les Flyers de Philadelphie, le 18 décembre, l'attaque à cinq végétait au 28e rang de la ligue avec un taux d'efficacité de 12,9%.

Lors des 11 derniers matchs, l'équipe a inscrit 12 buts en 57 occasions (21%). Ce n'est pas encore le Pérou, mais une telle performance à l'échelle de la saison aurait au moins replacé le CH dans le premier tiers de la ligue.

«On terminait des matchs en se disant qu'on aurait facilement pu marquer un ou deux buts sur l'attaque massive, rappelle Patrice Brisebois. Mais ces buts-là ne venaient pas et, au bout d'un certain temps, ça créait de la tension et du questionnement.

«Il a fallu revenir à une exécution plus simple. C'est bien beau les tic-tac-toe, mais les défensives adverses sont tellement bien placées que ces jeux-là n'arriveront pas souvent...

«On a réussi à gagner des matchs sans que l'avantage numérique fonctionne, poursuit Brisebois. D'une certaine manière, c'est une bonne chose car on a dû se débrouiller autrement.

«L'important, c'est que l'attaque à cinq soit à plein régime quand on va franchir la dernière ligne droite.»

Plus éclopé que l'an passé

Le Canadien avait été épargné par les blessures l'an dernier, mais la loi de la moyenne l'a rattrapé.

«Jouer sans notre gardien numéro un et sans l'équivalent de notre premier trio, ce n'est jamais facile, convient Carbonneau. Mais les joueurs ont très bien répondu et ont continué de se pousser les uns les autres.»

Malgré les aléas de cette première demie, le coach est heureux de l'attitude maintenue par ses troupes.

«La belle chose dans tout ça, c'est qu'on a continué de gagner. Depuis l'année dernière, je dirais que nos joueurs ont appris à gagner. Au lieu de s'isoler dans les moments difficiles, ils restent ensemble.»

Carbo a de quoi sourire, surtout que la compétition à l'interne sera rehaussée par le retour graduel des blessés.

«Certains joueurs ne le prendront pas aussi bien lorsque Koivu, Tanguay et Higgins vont revenir, admet l'entraîneur.

«Ces trois-là ont joué ensemble au début de la saison et s'ils sont capables de maintenir le rythme à leur retour, ça nous fera un autre bon trio.»

De nouvelles combinaisons

Les blessures et l'inconstance de certains ont fait en sorte qu'il n'y a pas, cette saison, de trio sur lequel le coach puisse compter de façon immuable.

Heureusement, en l'absence de quelques vétérans clés, d'autres ont pris le relais.

Le jeune Max Pacioretty n'a pas l'air décontenancé à son arrivée dans la LNH, et il complète bien le travail de Tomas Plekanec et Alex Kovalev.

«C'est un patineur rapide, mais c'est surtout un joueur intelligent, soutient Plekanec. Il fait de belles passes, comme celle qu'il a effectuée sur mon deuxième but contre les Capitals.

«Il n'a eu aucun problème à trouver sa niche sur notre trio.»

Andrei Kostitsyn (six buts et neuf points à ses sept derniers matchs) semble vouloir prendre son envol.

«Depuis que Robert Lang a été réuni aux frères Kostitsyn, ils font beaucoup de bonnes choses offensivement, mais ils éprouvent certains problèmes en défense, note toutefois Carbo.

«Ce qu'on veut atteindre cette saison, c'est que tous nos trios soient capables de jouer contre n'importe qui.»