Alexander Perezhogin est en train de faire un tabac dans la Ligue continentale russe (KHL).

Repêché au 25e rang par le Canadien en 2001, Perezhogin a déjà marqué 14 buts en seulement 19 matchs cette saison avec la formation Ufa Salavat Yulayev. Il avait obtenu 41 points en 51 matchs l'an dernier.

Perezhogin vient au deuxième rang des buteurs de la KHL, derrière un certain Yan Marek, tandis que l'ancienne gloire Jaromir Jagr est troisième avec 13 buts.

 

À ma grande surprise, un membre de l'organisation m'a confié, hier, qu'on n'excluait pas la possibilité d'un retour de Perezhogin chez le Canadien. Je ne parierais pas ma maison sur son retour avec le club l'an prochain puisqu'il semble se plaire en Russie, mais son contrat avec l'équipe d'Yulayev se termine à la fin de l'hiver et ses droits pour la LNH appartiennent toujours au Canadien. La direction du club affirme qu'elle suit ses exploits de près.

Il faut comprendre que les dirigeants de l'équipe sont déjà à préparer l'ère post-centenaire. Dix joueurs auront droit à l'autonomie complète à la fin de saison: Alex Kovalev, Saku Koivu, Alex Tanguay, Robert Lang, Mike Komisarek, Francis Bouillon, Steve Bégin, Mathieu Dandenault, Tom Kostopoulos et Patrice Brisebois.

Le CH ne pourra pas tous les garder. D'autant plus que Tomas Plekanec et Chris Higgins, qui deviendront joueurs autonomes avec compensation, s'attendront à de fortes augmentations de salaire. Komisarek également puisque, de toute évidence, il figurera parmi les priorités du DG Bob Gainey et qu'il serait très surprenant qu'il quitte Montréal.

Sans compter - si on regarde à moyen terme - le dossier Carey Price, qui se verra offrir éventuellement un lucratif contrat de longue durée.

Certains sacrifices pourraient être douloureux. Un joueur devra partir parmi Kovalev, Koivu, Tanguay et Lang, peut-être même deux. Si Lang est le seul à partir, la décision sera plus facile. Mais c'est loin d'être sûr.

Ainsi, Gainey a déjà à l'oeil les joueurs susceptibles de remplacer ceux qu'on ne pourra retenir et garde toutes les portes ouvertes.

Parmi ces joueurs, Perezhogin. Ceux qui suivent le Canadien depuis quelques années connaissent son histoire. Joueur hyper talentueux, mais parfois un peu perdu sur les patinoires nord-américaines, malgré des flashs extraordinaires, Perezhogin a quitté Montréal parce qu'il ne jouait pas assez souvent à son goût et qu'on lui faisait un pont d'or en Russie.

Outre Perezhogin, le jeune et robuste défenseur russe Alexei Emelin, un choix de troisième ronde en 2004, est également suivi de près. Et les chances de le voir aboutir à Montréal dès l'an prochain sont nettement meilleures que celles de Perezhogin. Il a indiqué publiquement à maintes reprises qu'il voulait jouer dans la LNH pour le Canadien, tandis que l'organisation nage actuellement dans le brouillard au sujet de Perezhogin, sans oublier qu'il pourrait exiger un salaire trop imposant pour le budget du club. Au pire, l'attaquant pourrait servir de monnaie d'échange.

Ces deux Russes ne sont pas les seuls à cogner à la porte. Figurent également dans l'équation, sans surprise pour ceux qui suivent le Canadien de près: le centre Ben Maxwell, qui a marqué trois buts à ses cinq premiers matchs à Hamilton; l'ailier Matt D'Agostini, qui se classe parmi les 10 meilleurs compteurs de la Ligue américaine en ce début de saison avec huit points en cinq matchs; le centre défensif Kyle Chipchura; le défenseur Yannick Weber; sans omettre le talentueux Max Pacioretty.

Profitez de chaque moment de gloire de vos favoris cette année. Car en cette ère marquée par l'imposition d'un plafond salarial, les mutations sont provoquées plus rapidement que par le passé. D'où l'importance de bien repêcher. Le Canadien, justement, repêche très bien. La transition devrait s'opérer sans douleur.

Consultez le blogue de Mathias Brunet sur la LNH à cyberpresse.ca/lnh.