Georges Gillett était revenu de Liverpool pour assister au match du Canadien à Roberval. Arrivé à bord de son jet en fin d'après-midi, il avait pris une éternité à franchir la grande cour de l'aréna Benoît-Lévesque. Et assis sur la grande estrade de 98.3, la station Corus de Chicoutimi, il savourait l'incroyable bain d'amour qu'on lui offrait.

Les images raconteraient plus facilement l'histoire. Mais les images ne pourraient pas faire vibrer les rares mots d'anglais que les gens arrivaient à dire à Gillett. Et je pense qu'il fallait être tout près pour sentir cette chaleur humaine qui baignait la scène.Gillett était transporté. «C'est extraordinaire. C'est bouleversant. Ce sont les vrais fans et c'était important de venir les voir, de venir les rejoindre. Ils aiment l'équipe, ils aiment les joueurs et il ne faut jamais les oublier. Je ne sais pas comment on peut s'y prendre, mais j'aimerais qu'on trouve le moyen de venir rencontrer les fans chez eux, dans leur milieu. On pourrait peut-être organiser un grand concours entre les villes du Québec, disputer un match hors concours ou passer une ou deux journées du camp d'entraînement, mais il faut revivre cette expérience», m'a expliqué Gillett en entrant dans le petit aréna.

Quelques minutes plus tôt, Pierre Boivin tenait des propos semblables, mais qui tenaient compte des règlements de la Ligue nationale concernant les matchs hors concours. Chose certaine, cette journée à Roberval, cette incroyable fête populaire, a servi d'électrochoc au Canadien. Le message livré par ces fans amoureux de leur équipe est limpide. En dehors de Montréal, il y a quatre millions de francophones qui rêvent et qui respirent Canadien. Il ne faut plus les négliger.

Pierre Boivin m'a assuré qu'on en a toujours été conscient chez le Canadien. George Gillett m'a remercié de transmettre cette passion des fans jusqu'à l'équipe. Je suppose qu'on peut parler de vérités complémentaires.

Le matin, c'était tout aussi magique. C'était plein d'enfants qui avaient eu congé de classe. Ils assistaient à l'exercice des deux équipes avec des yeux émerveillés. Et ce n'est pas un cliché. Émerveillés. Les joueurs ont été généreux. Et Guy Carbonneau a été plus applaudi que la plupart de ses joueurs. Faut dire qu'il manquait Alex Kovalev et Saku Koivu entre autres.

Les gars auraient pu se contenter d'une petite routine de jour de match. Ils en ont donné plus. Et les joueurs des Sabres ont été tout aussi gentils avec les fans qui remplissaient à craquer la petite patinoire.

Carbo est venu rencontrer les journalistes dans une salle, puisque les vestiaires étaient beaucoup trop étroits pour accueillir des dizaines de journalistes.

Mais le gars le plus fier et le plus content de se retrouver à Roberval devait être Marc Denis. «C'est mon premier départ dans l'uniforme du Canadien et ça se passe chez nous, c'est capotant», a-t-il répété à tous ceux qui lui posaient des questions.

Faut dire que Denis est un Bleuet d'adoption à part entière. Il s'est établi à Chicoutimi dans un domaine magnifique et ses enfants sont inscrits à l'école au Saguenay. Les gens du Royaume l'adorent.

En soirée, plus de 7000 fans ont regardé le match dans le stationnement du centre sportif. Un beau party. Tellement beau qu'un jour, d'autres villes du Québec auront peut-être la chance de vivre pareille aventure.

La soirée aurait pu être gâchée par l'entrée en scène de Don Cherry. Il a été accueilli dans l'indifférence générale et Don McLean a sauvé la situation en parlant en français aux spectateurs.

La LNH ne ressent pas la crise aux USA

Gary Bettman, le commissaire de la LNH, était radieux. Accompagné de son vice-président communications Frank Brown, il s'est installé derrière le filet à l'entrée de la patinoire et a signé quelques autographes pour des enfants. Tout en répondant à quelques questions.

Vous le savez, les États-Unis traversent présentement la pire crise financière de leur histoire. De très grandes institutions financières font faillite ou sont sauvées in extremis par le gouvernement américain. Comment la Ligue nationale s'arrange-t-elle dans pareil contexte ?

«Il est difficile d'imaginer qu'à un moment donné, ces difficultés ne nous atteindront pas mais pour l'instant, les choses se passent bien. Les ventes d'abonnements de saison sont en hausse de 4 % et les commanditaires sont solides. De plus, nos contrats de commandites courent sur plusieurs années. Il ne faut pas oublier que le coeur de notre business, c'est la vente des billets pour nos matchs. Pour le moment, les fans ne semblent pas trop atteints par la crise qui frappe les grandes institutions financières», a soutenu Bettman.

Si le commissaire le dit...

Solide, le CH

Propos assez semblables de George Gillett. On sait que Gillett a acheté le club de Liverpool et a baucoup investi dans une écurie de NASCAR. C'est un as pour faire fructifier le crédit qu'il obtient des grandes banques.

«Avec le Canadien, notre situation est solide. Les problèmes vécus aux États-Unis ne nous touchent pas. De plus, nos contrats pour les loges et nos contrats de commandites sont valables pour plusieurs années. En NASCAR, c'est différent. Les assistances aux courses ont baissé parce que les fans hésitent à voyager de longues distances pour se rendre aux courses. À cause du prix de l'essence. Par contre, les cotes d'écoute ont augmenté à la télévision.»

De toute façon, les petits investisseurs qui se sont fait flouer par les grandes institutions financières américaines sont les mêmes qui vont payer 700 milliards pour les sauver. Life goes on...

Une bonne nouvelle dans Saint-Michel

Les gens du quartier Saint-Michel savent faire vivre leur communauté. Ils vont triper fort aujourd'hui quand ils vont prendre connaissance de la conférence de presse de Pierre Boivin aujourd'hui à 15 h 30. Ce qu'ils vont apprendre va leur donner le goût de patiner, ça c'est certain.