Patrice Brisebois devait accompagner le Canadien à Halifax et Roberval, mais une blessure à l'aine subie en sautant sur la glace, vendredi, l'a forcé à déclarer forfait.

«C'était la journée des examens médicaux, tout s'est fait vite et je ne me suis peut-être pas assez échauffé», a suggéré le défenseur de 37 ans après de longs moments traitements.

Une blessure semblable a miné le camp d'entraînement de Brisebois l'an dernier, mais c'est, semble-t-il, une question de deux ou trois jours cette fois-ci.

Son cas sera réévalué aujourd'hui et c'est Guy Carbonneau qui décidera s'il accompagne ou non l'équipe à Detroit pour le match de demain.

Brisebois n'est pas inquiet. Mais on sent qu'il ne veut rien rater de cette saison qui s'annonce haute en couleur.

«Je suis très enthousiaste, car sur papier, on a du talent et de la profondeur à toutes les positions, observe-t-il. Il reste à Carbo à trouver la bonne chimie avec tout le monde.

«Le défi quand tu as plusieurs bons joueurs, c'est de tous les rendre heureux.

«En 1993, on n'avait pas la meilleure équipe sur papier, mais Jacques Demers avait convaincu tout le monde qu'il avait un rôle à jouer. Et bien sûr, Patrick Roy avait été incroyable»

Quand les références avec une année de Coupe Stanley arrivent sans même qu'on ne les ait demandées, c'est signe que l'équipe a atteint un certain niveau

Des gagnants

Même si Brisebois n'a pas joué autant de matchs qu'il ne l'aurait espéré en 2007-2008, il admet que c'est l'une des saisons qui lui ont apporté le plus de plaisir au plan collectif.

«Ce que j'ai aimé, c'est que lorsqu'on s'est fait éliminer, le printemps dernier, j'ai vu des jeunes à qui ça faisait mal de perdre. Ils ne l'acceptaient pas.

«C'est bon signe, ça veut dire que ce sont des gagnants.»

Depuis quelques jours, plusieurs joueurs du Tricolore disent d'ailleurs avoir beaucoup appris de cette élimination.

C'est bien beau, mais qu'est-ce qu'ils ont appris exactement?

«À quel point c'est difficile de gagner, répond Brisebois du tac au tac. Combien la ligne est mince entre la victoire et la défaite. Qu'il y a un prix à payer pour y arriver.

«Et que plus tu te rends loin en séries, plus ça devient difficile»

Le meilleur scénario

Avec un vétéran de 18 saisons qui en a vu des vertes et des pas mûres, difficile de ne pas parler de la conjoncture actuelle, de cet alignement des astres où se croise le centenaire du Canadien et son retour parmi les équipes de tête.

Quand Brisebois en parle, c'est tantôt le coeur qui parle, tantôt la raison.

«C'est facile de tomber dans le piège, mais ce n'est pas parce que c'est le centenaire que les autres équipes vont dire: On va les laisser gagner. Ce n'est pas comme ça que ça marche.

«On est à Montréal, on n'est pas à Hollywood. C'est à nous d'écrire le meilleur scénario possible. Mais pour gagner, il va falloir le mériter.

«Le succès ne viendra pas à nous. Ça va prendre beaucoup de volonté. De la profondeur aussi, et de la chance. Car il en faut de la chance.»

Mais c'est indéniable, reconnaît Brisebois, que la saison qui s'amorce revêt un caractère unique.

«Dans mon coeur, je continue à vivre mon rêve. Ça va être une saison spéciale. Tu ne penses pas que je vais me donner corps et âme pour cette équipe-là? Je vais en apprécier chaque moment!

«Lors de nos trois derniers jours de congé, alors qu'il faisait très beau, on a participé au tournage du film sur le Canadien.

«Il y en a qui disaient: C'est plate, je serais allé jouer au golf. Mais un instant, mon gars, t'es chanceux, tu fais l'histoire!

«Dans 30 ans, on pourra dire qu'on faisait partie de cette édition-là du Canadien. Et personne ne va se rappeler des trois journées où il faisait soleil.»