Débarqué au camp d'entraînement l'an dernier, Carey Price avait un plan en tête: forcer la main à l'état-major du Canadien et amorcer sa carrière à Montréal.

Son plan a tellement bien réussi que le jeune gardien a chassé Cristobal Huet du vestiaire pour hériter du poste de gardien numéro un de l'équipe avant de s'effondrer en séries éliminatoires.

 

Cette année, Price a un autre plan caché sous le masque: maintenir sa position à titre de gardien numéro un et réussir là où il a échoué le printemps dernier, en séries éliminatoires.

«J'étais vidé physiquement et mentalement à la fin de la saison. J'avais deux années presque complètes de hockey dans le corps», a convenu Price, hier.

Et le corps était trop lourd.

À la pesée officielle à son arrivée au camp d'entraînement l'an dernier, Price a fait osciller la balance à 226 livres. À la fin de la saison, l'aiguille atteignait 245. Malgré ses 6'3'', Price était devenu lourdaud; il a mal paru sur certains buts en séries éèliminatoires contre les Bruins de Boston et, surtout, les Flyers de Philadelphie.

Après un été d'entraînement et de sacrifices, l'aiguille était redescendue à 217, hier.

«Honnêtement, je ne ressentais pas les contrecoups de mon excès de poids l'an dernier. Maintenant que je suis plus léger, je me sens mieux, c'est évident. Mais je n'étais pas directement ennuyé l'an dernier. Et non, je n'étais pas blessé à une main en séries. J'étais seulement épuisé.»

La saison terminée, la direction de l'équipe lui a souligné que son poids représentait un handicap, et Price a acquiescé.

Price s'est aussi servi de l'exemple de Cam Ward, le jeune gardien des Hurricanes de la Caroline, pour se convaincre de prendre son poids au sérieux. Après avoir remporté la Coupe Stanley et le trophée Conn Smythe au printemps 2006, Ward a connu une saison difficile l'année suivante. L'an dernier, il s'est présenté avec une trentaine de livres en moins au camp des Canes. Les blessures ont miné les chances de son équipe d'accéder aux séries, mais Ward a connu une bien meilleure saison.

«Je connais Cam et nous avons parlé de cette situation. Mais avant d'en discuter avec lui, j'étais déjà convaincu qu'il me fallait contrôler mon poids.»

De simples excès de table et des choix douteux de menus ont contribué à la prise de poids de Price. «Si j'avais de mauvaises habitudes alimentaires? Mettez-en. J'en avais des tonnes. Je suis célibataire, je suis loin d'être doué dans une cuisine. Tous les oeufs que je tente de cuire finissent en oeufs brouillés. Le résultat était évident. Maintenant que j'ai perdu ce poids, je crois que je vais embaucher un spécialiste en nutrition et quelqu'un pour cuisiner mes plats.»

Si le camp est encore jeune et que la saison qui s'annonce sera longue, Carey Price les aborde avec confiance.

Hier, en match simulé, il a blanchi ses adversaires sur 11 tirs. Il sera en congé aujourd'hui et demain avant d'affronter les Red Wings, à Detroit, mercredi.

«Tout va bien jusqu'à maintenant. Je me sensmoins fatigué après les entraînements et je suis définitivement plus rapide dans mes mouvements», a lancé le gardien, qui n'a pas eu à changer d'équipement. «Il n'y a que le corps en dessous de l'équipement qui ait changé.»