«J'ai un job à faire et je sais comment le faire. Je ne suis pas du genre à chercher le trouble, plus du genre à éteindre les feux. Mais je peux vous assurer que le Canadien ne se fera plus brasser», a lancé Georges Laraque en guise de mot de bienvenue à sa première journée officielle à titre de porte-couleurs du Tricolore.

Débarqué à Montréal en début de semaine, Laraque se sent déjà un membre à part entière du Canadien. Et s'il entretenait encore des doutes, les partisans rencontrés ces derniers jours ont contribué à les chasser.«Disons que je suis assez facile à reconnaître. Je suis pas mal bronzé, je pèse 255 livres et je ne suis pas un joueur de football», a lancé en riant Laraque, bien conscient des attentes des partisans, des médias, et principalement de ses coéquipiers.

 

«Ce n'est pas dans ma nature de me battre et je ne peux pas dire que j'aime vraiment ça. Mais c'est le rôle que j'ai à remplir», a lancé Laraque.

Mais pour remplir ce rôle, Laraque n'entend pas jeter les gants à tous les soirs.

«Si tu es obligé de te battre 30 fois par année, c'est parce que les autres n'ont plus peur de toi. Mon job est facile quand tu as la réputation nécessaire. À mes yeux, il y a 10 gars dans la Ligue qui ont cette réputation. Je vais protéger mes coéquipiers, c'est évident, mais je pense que je suis en mesure de le faire en me limitant à une dizaine de combats par saison», a lancé Laraque.

En plus de jouer des poings et des épaules, Laraque entend aussi jouer au hockey. Et s'il entend jouer le plus souvent possible, il respectera les directives de Guy Carbonneau et acceptera de sauter son tour si son coach en décide ainsi.

«J'aimerais bien jouer avec Saku Koivu ou Alex Kovalev, mais je suis conscient que cela n'arrivera pas. Guy a joué dans la LNH, il comprend les gars comme moi et les attentes que nous avons. Mais c'est lui le boss. Je vais faire ce qu'il me dira. Je suis allé deux fois en finale de la coupe Stanley et je ne l'ai pas gagnée. Lui, il l'a gagnée. Je vais donc l'écouter», a poursuivi l'homme fort en riant.

Laraque est arrivé à Montréal en grande forme. Il s'est imposé dans plusieurs tests physiques en dépit du fait qu'il fait osciller la balance à 255 livres. Un poids normal pour lui.

«J'ai déjà joué à 270 livres. C'était à Phoenix et nous étions éliminés aux Fêtes. Cette année ce sera différent. On a une équipe capable d'aller jusqu'au bout en cette année du centenaire.» À sa première journée devant les journalistes, Laraque a assuré qu'il était enchanté de se retrouver à Montréal. Tout un contraste avec ses déclarations d'il y a six ans, alors qu'il jurait que jamais il ne jouerait à Montréal en raison de la pression des médias et des partisans.

«C'était vrai il y a six ans, mais ce ne l'est plus aujourd'hui. C'est vrai, qu'à Montréal, on est un héros un jour et un zéro le lendemain. Mais j'ai appris à composer avec ça. J'ai beaucoup travaillé dans les médias et je comprends mieux votre rôle aussi. Dans le fond c'est grâce à vous si le Canadien est si populaire. Vous vendez le hockey. S'il y en a qui vous blâment, moi je serai toujours content de vous voir à tous les jours», a conclu le costaud attaquant en souriant de toutes ses dents.

On verra combien de temps cela durera...