Nombreux sont les joueurs de l'Armada de Blainville-Boisbriand qui admettent qu'il est difficile de ne pas se dévouer entièrement à la cause de l'équipe lorsque le patron se nomme Joël Bouchard.

Président, mais également directeur général et entraîneur adjoint, l'ex-défenseur de la Ligue nationale a toutes les raisons du monde d'avoir à coeur les intérêts de son organisation. Bouchard est en grande partie celui qui a permis au hockey junior d'élire domicile dans la couronne nord de l'île de Montréal, à l'automne 2011, lorsqu'il a transféré le défunt Junior de Montréal dans la région de Boisbriand. Et si l'on se fie à la saison que connaît la formation des Basses-Laurentides, en tête de la division TELUS Ouest avec une fiche de 32-21-4 avant les matchs de ce soir, tout va pour le mieux. «Notre relation avec nos partisans est excellente, et c'est probablement notre plus belle réalisation depuis le début de l'année», affirme le président.

Selon lui, la clé du succès de l'Armada demeure la simplicité et la franchise avec laquelle il gère les opérations. «Je ne suis pas assez intelligent pour faire compliqué», lance-t-il à la blague.

«Nous avons établi une ligne directrice au tout début de l'aventure, et nous faisons simplement la suivre. J'ignore si c'est de cette façon qu'il faut procéder, mais c'est comme ça que je désire que les choses soient faites», précise-t-il sur un ton plus sérieux.

Respect et dévouement

Le patron de l'Armada s'attend à un dévouement total du personnel administratif et des joueurs qui l'entourent dans cette aventure. «J'ai renvoyé certains joueurs à la maison, car ils ne voulaient pas pousser dans la même direction que nous, explique-t-il. Avec moi, c'est très simple. Je suis franc avec les joueurs, mais ils savent que s'ils embarquent, ils devront se consacrer totalement aux succès de l'équipe.»

Loin d'être un tyran dans sa façon de diriger, Bouchard voue un immense respect aux jeunes hommes qui décident d'endosser l'uniforme noir et blanc. «Les joueurs nous font confiance lorsqu'ils se joignent à notre équipe, soutient l'homme de 37 ans. Si nous voulons que nos jeunes respectent nos demandes ou notre plan de match, il faut que le respect soit mutuel.»

À plusieurs reprises durant l'entretien, il répète que les joueurs sont au centre des préoccupations de l'organisation. «Il n'y a rien qui me rend plus heureux que de voir un jeune homme progresser. À certains moments, j'ai encore plus de plaisir à enseigner que lorsque j'évoluais au niveau professionnel», assure celui qui épaule maintenant l'entraîneur-chef Jean-François Houle.

Le message est bien compris

Aux yeux du capitaine Xavier Ouellet, la notion de respect est parfaitement appliquée par les dirigeants de l'équipe. «Tous les joueurs sont traités de la même façon dans le vestiaire et durant les entraînements. C'est excellent, puisque les jeunes joueurs s'améliorent plus rapidement lorsqu'ils ressentent le soutien et le respect de leurs entraîneurs. Joël est très intense durant les pratiques, indique l'espoir des Red Wings de Detroit. On oublie rapidement qu'il est aussi notre directeur général. Ça nous permet donc d'avoir une meilleure relation avec lui.»

Le défenseur Jonathan Narbonne ne tarit pas d'éloges lorsqu'il parle de son ancien patron. «Joël était extrêmement exigeant lors des entraînements. Mais il forçait tous les joueurs à se donner entièrement pour la cause de l'équipe», témoigne aujourd'hui le porte-couleurs des Cataractes de Shawinigan.

Développer de bons citoyens

Au-delà des performances de son équipe, le président veut d'abord s'assurer que l'environnement dans lequel évoluent ses joueurs leur permettra de devenir de bons citoyens. «Je ne m'en cacherai pas, j'ai une responsabilité sociale, tout comme les 16 autres formations de la ligue. Je souhaite former des adultes qui deviendront des modèles dans notre société», dit-il avec fierté.

«C'est ici que se développent les prochains hockeyeurs de la Ligue nationale de hockey, mais je souhaite d'abord que nos jeunes réussissent dans la vie. Nous ne dirigeons pas des hockey bums, mais des joueurs très intelligents», poursuit celui qui a évolué avec le défunt Collège-Français de Verdun au début des années 90.

Véritable passionné de son sport, Bouchard précise que son enseignement passe par l'intermédiaire du hockey, comme certains le font grâce à l'art ou à la musique. «C'est ma façon de redonner aux autres. J'adore enseigner et c'est le meilleur moyen que j'ai trouvé pour le faire.»