Il y a un défenseur chez le Junior de Montréal, de la Ligue de hockey junior majeur du Québec, qui pourrait devenir un joueur de premier plan dans la Ligue nationale.

Il semble que oui. Il s'appelle Xavier Ouellet, est âgé de 17 ans seulement et a amassé 23 points en 25 matchs cette saison. Il est déjà l'un des grands leaders de cette équipe pourtant bien pourvue en joueurs aguerris, comme Louis Leblanc, premier choix du Canadien en 2009, Philippe Lefebvre et Charles-Olivier Roussel, choix de deuxième ronde des Predators de Nashville en 2009.

À la surprise de plusieurs, la Centrale de recrutement de la LNH l'a répertorié au septième rang parmi les espoirs de la LHJMQ, derrière Sean Couturier, des Voltigeurs de Drummondville, l'attaquant Jonathan Huberdeau et le défenseur Nathan Beaulieu, des Sea Dogs de Saint John, l'attaquant Phillip Danault, des Tigres de Victoriaville, et Olivier Archambault, des Foreurs de Val-d'Or.

«C'est un défenseur qui gagne à être connu, m'a dit hier un recruteur d'une équipe de l'Association de l'Ouest de la LNH. Plus on le voit jouer, plus on l'aime. Je l'aimais bien au début de l'année, mais je l'aime encore plus. Peut-être que la Centrale l'a vu jouer en début d'année seulement. Par contre, je ne crois pas qu'il puisse percer le top dix de la première ronde. À titre de comparaison, il y a un défenseur de Kitchener au gabarit semblable, Ryan Murphy, qui, lui, est probablement un top 10 assuré. Murphy est un Ryan Ellis, choix de première ronde des Predators de Nashville en 2009, en plus rapide. Pour revenir à Ouellet, tout le monde a hâte de le mesurer pour vrai. On dit qu'il fait 6'1 mais selon les estimations de la LNH, il mesure plutôt 5'11. Mais ça ne l'empêchera pas de jouer et, sans être très robuste, il est solide en couverture défensive. Sa prise de décision avec la rondelle m'impressionne. Il ne mettra pas son club dans le pétrin, un peu comme Marc-Edouard Vlasic chez les Sharks de San Jose. Il va avoir beaucoup de visibilité parce que le Junior a un bon club qui devrait faire un bon bout de chemin en séries.»

Pascal Vincent, entraîneur-chef du Junior, serait très étonné que son poulain ne devienne pas un choix de première ronde. «J'ai été déçu par le premier classement de la Centrale. Sans manquer de respect aux autres joueurs sur cette liste, on doit le placer beaucoup plus haut selon ce que j'entends des équipes de la LNH. Les recruteurs de tous les clubs me posent des questions sur lui. C'est un choix de première ronde assuré.»

Ses principales qualités? «Il est très constant, répond Vincent, dont l'équipe a une fiche de 18-4-2-1. On l'utilise en supériorité et en infériorité numériques et il affronte la plupart du temps les meilleurs trios adverses. Il fait partie d'un petit groupe de joueurs qui traîne notre équipe. Il n'y a pas de drapeau rouge dans son cas, que ce soit sa façon de se préparer, sa maturité, sa façon de faire face à l'adversité, à réagir après une erreur, sa confiance, ses habitudes de vie hors glace, sa façon de se comporter sur la glace. C'est un joueur complet qui va devenir meilleur avec de meilleurs joueurs dans des ligues supérieures.»

Pascal Vincent aime la comparaison avec Marc-Edouard Vlasic, qui a atteint la LNH à l'âge de 19 ans. «C'est le même type de joueur et je crois même que Xavier a un meilleur impact au même âge.»

Ouellet se destinait vers la NCAA mais il s'est ravisé après avoir été repêché au 10e rang de la première ronde par le Junior il y a deux ans. «J'avais eu des discussions avec les universités du Vermont, Boston College, Northeastern, Boston University, de bonnes universités aux États-Unis, relate le jeune homme. Les études étaient une priorité, mais quand j'ai été repêché par le Junior, j'ai réalisé que je pouvais étudier à Montréal tout en jouant. Il y a de bonnes universités comme McGill, Concordia qui offraient mon programme, la kinésiologie. Pour l'instant, je fréquente le cégep André-Laurendeau en sciences.»

À l'instar de l'espoir francophone par excellence de la LHJMQ cette année, Sean Couturier, Ouellet a fait ses premiers pas dans le hockey organisé en Allemagne, où jouait son paternel. «Mon père a gagné sa vie dans le hockey et ça m'a mis dans le bain. Je mange du hockey depuis que j'ai 4 ans. J'ai commencé en Allemagne et ensuite en France. Ils forment bien leurs jeunes en Europe. Il y a plus d'entraînements que de matchs et on développe nos habiletés techniques.»

Un jeune homme talentueux et brillant que ne devrait pas avoir de difficulté à faire sa marque dans la vie.