Jean-Simon Allard a recommen¬cé à manger des aliments soli¬des depuis à peine une semaine, mais cela ne l'a pas empêché d'être solide sur la glace dans les deux victoires des Remparts, vendredi et samedi.

Un but, trois aides, trois mises en échec données et deux étoiles reçues, le nouveau no 21 du club de hockey junior de Québec n'a pas chômé. Allard revient pourtant de trois semaines d'inactivité, conséquence d'une fracture au menton subie au deuxième jour du camp d'entraînement, le 29 août, lors de la première rencontre intra-équipe.

«Avec l'adrénaline, sur le coup, ça n'a pas vraiment fait mal. Mais j'ai eu peur parce que ça saignait en masse», raconte-t-il, après une séance d'entraînement en salle. Une situation qui, assure Allard, n'a pas jeté de froid entre lui et son tortionnaire et coéquipier, Yannick Reiber. «C'est un accident, il m'a juste pogné à la mauvaise place», se contente-t-il de dire.

L'attaquant de 6' 2'' et 189 lb porte donc un protecteur facial complet «jusqu'à temps que je me sente à l'aise» de revenir à la demi-visière. «C'est le genre de blessure qui d'habitude laisse un joueur craintif, mais Jean-Simon m'a grandement impressionné. Ce n'était pas facile», admet d'emblée son entraîneur, Patrick Roy, qui l'a acquis dans la transaction d'Angelo Esposito, en juin.

Joueur de centre naturel

Roy a bien aimé ce qu'il a vu du duo formé d'Allard et de Benjamin Breault, cette fin de semaine, tout comme il avait apprécié la synergie créée entre Breault et Dmitry Kugryshev, au camp. «Allard a bien fait à l'aile droite, mais sa position naturelle est au centre (la même que Breault). On verra quand Kugryshev va revenir» du camp d'entraînement des Capitals de Washington. Et quand Allard aura retrouvé tous ses repères, lui qui avoue avoir manqué d'énergie en fin de troisième période du deuxième match en deux jours, samedi.

«Je ne suis pas revenu pour être passager», dit le patineur de 19 ans, auteur de 140 points (36-104) à ses trois premières campagnes juniors, saisons et séries combinées. Trois ans passés à Terre-Neuve, chez les Fog Devils de St. John's, à des lieux de son Lac-Saint-Jean natal. Le natif de Saint-Bruno (près d'Alma) affirme avoir chéri l'expérience, appris l'anglais et acquis beaucoup de maturité. «Je n'aurais pas pu être échangé à une meilleure place que Québec. Mes parents vont venir voir pas mal toutes mes parties ici, en plus de celles à Chicoutimi et à Baie-Comeau, c'est pas loin.» Auparavant, maman et papa ne faisaient le voyage dans les Maritimes qu'une ou deux fois par année.

Être dirigé par «une légende du hockey» a de plus ses avantages. «Il faut le prendre comme un coach normal, mais c'est toujours le fun de pouvoir avoir de ses conseils», accorde Allard à propos de son nouveau patron. Et Roy le lui rend bien. «On se considère chanceux de l'avoir dans notre club», atteste le grand manitou des Remparts, qui tentait d'abord d'obtenir du Junior de Montréal les services de l'attaquant de 18 ans Luke Adam.