Bienvenue dans le fabuleux Las Vegas.

C'est plus qu'une iconique pancarte, c'est une façon d'être. La capitale du divertissement sait créer un spectacle, sur la glace et partout dans l'aréna. Il faut le voir pour le croire. Quand la soirée commence par une bataille entre un chevalier vêtu d'une armure dorée et des envahisseurs à l'effigie des Capitals, on comprend rapidement dans quoi on s'embarque.

Sur la glace, au diable la finesse. Pour une analogie digne de Las Vegas, le match ressemblait à un combat de boxe entre poids lourds qui ne savent pas monter leur garde.

On s'est échangé but par-dessus but dans un duel qui ne passera pas à l'histoire pour ses qualités défensives. Au final, les Golden Knights ont eu le dernier mot par la marque de 6-4. Ils mènent la série 1-0.

Peut-être que la pression du moment a pesé plus lourd qu'on le pensait, des deux côtés, surtout après un spectacle d'avant-match si spectaculaire. Peut-être que le contexte entourant ce match, après plusieurs jours à vanter le côté exceptionnel de cette finale, a rattrapé les joueurs. Marc-André Fleury le premier.

Le gardien a paru chancelant, presque nerveux, pour la première fois des séries. Il se retrouvait trop souvent hors position et peinait à maîtriser la rondelle. Il a démontré sa frustration après avoir accordé le quatrième but d'une soirée où son efficacité a plongé à ,857.

Pourtant, dans le vestiaire après le match, il a assuré qu'il se sentait bien, même si le sourire était moins large qu'à l'habitude. Probablement que c'est plus facile à dire avec la victoire acquise.

« Certains soirs, ça va se passer comme ça. J'ai confiance en mes coéquipiers et ils ont marqué de gros buts à la fin. Je ne pense pas qu'on était plus nerveux. Je dirais plutôt que les cérémonies étaient assez incroyables à voir. »

Ses coéquipiers ont en effet démontré leur force de caractère sur la plus grande scène. Le premier trio avec Reilly Smith, Jonathan Marchessault et William Karlsson a dicté l'action, en plus de neutraliser Alexander Ovechkin pendant une grande partie du match.

Mais c'est le quatrième trio, formé de Pierre-Édouard Bellemare, Tomas Nosek et Ryan Reaves, qui a laissé sa marque sur ce résultat. Reaves d'abord en ramenant le pointage à 4-4 en début de période. Puis Nosek a inscrit le but de la victoire grâce à une superbe passe de Shea Theodore.

« Bienvenue dans l'impossible est l'expression pour tout le monde, sauf pour nous, a dit Reaves. C'est possible selon nous. Nosek a bien fait depuis le début des séries. Il devient excellent au parfait moment. »

Marchessault frappé durement

Le match a été assombri en début de troisième période par un coup d'épaule de Tom Wilson à l'endroit de Marchessault. Un coup en plein milieu de la glace, dans l'angle mort du Québécois. Exactement le genre de coups que la LNH doit enrayer.

Pourtant, malgré la gravité du geste, les arbitres ont seulement imposé à Wilson une pénalité mineure. Marchessault a dû retraiter au vestiaire, mais il est revenu au jeu quelques minutes plus tard. « Il faut vraiment être mêlé pour ne pas passer le test des commotions », a reconnu Marchessault avec son habituel franc-parler.

Il a ensuite précisé qu'on lui avait simplement demandé de nommer le mois, le jour, dans quelle ville il se trouvait. Pas exactement le genre de commentaires qui donne beaucoup de crédibilité au protocole des commotions cérébrales.

« Je me rappelle de tout, a ajouté Marchessault pour dissiper les doutes sur son état de santé. C'était un coup tardif. Je n'ai rien d'autre à dire. La ligue va s'en occuper. On sait quel genre de joueur il est, tu dois garder la tête haute. Peu importe... »

Pour Barry Trotz, c'est simple : Wilson sera en uniforme pour le deuxième match, demain. La ligue, selon lui, ne suspendra pas le récidiviste.

Un mot en terminant sur l'ambiance dans l'aréna. Quelqu'un à Las Vegas a très bien fait ses devoirs. Aucun temps mort, des vidéos parfaitement choisies, des références à la culture populaire, des spectacles, des célébrités, de la musique entraînante. Tout ça au son enivrant de joueurs de tambour, qui scintillent, mesdames et messieurs.

L'expérience client est une expression à la mode ces temps-ci. Les Golden Knights ont placé la barre très haut.

Prochain match : Capitals c. Golden Knights, mercredi soir (20 h) à Las Vegas

«La Ligue devra s'en mêler»

« La ligue devra s'en mêler, mais ce n'était pas le moment de se venger. Tu dois être intelligent, mais tu dois jouer dur contre eux. »

- Ryan Reaves, à propos de la possibilité de répliquer à Tom Wilson

« Wilson frappe comme ça, il a déjà été suspendu trois fois. Il y a une raison pour ça. »

- Ryan Reaves, à propos de Tom Wilson

« Pour notre groupe, ce n'est pas assez bon. D'habitude, on joue mieux défensivement dans la zone neutre. On leur a donné trop d'occasions. Au final, c'est la victoire qui compte. »

- Jonathan Marchessault

« Je ne pense pas qu'on était nerveux. Personne n'est vraiment nerveux. Comme joueur de hockey professionnel, tu dois être prêt pour ces moments. »

- Jonathan Marchessault

« En général, on peut jouer beaucoup mieux et je trouve ça encourageant. Il y a un autre niveau à notre jeu. Toute l'équipe doit contribuer. Chez les Golden Knights, le bas de leur formation a apporté sa contribution et leur premier trio a été bon. Nous devrons répondre. »

- Barry Trotz

« L'arbitrage était excellent. C'était difficile à appeler en temps réel. Mais quand tu vois la reprise, tu vois à quel point c'est tard. »

- Gerard Gallant, à propos du coup de Wilson sur Marchessault