La mince charpente de Matt Murray a aisément soutenu la pression grandissante sur ses épaules au cours des deux derniers mois. Jusqu'au match de jeudi.

Sautant sur la patinoire du Consol Energy Center avec l'occasion d'aider les Penguins de Pittsburgh à soulever la quatrième coupe Stanley de leur histoire, l'énormité du moment a peut-être eu le meilleur sur la recrue de 22 ans.

Murray s'est dit nerveux lors des premières minutes du cinquième match entre les Penguins et les Sharks de San Jose, lui qui a accordé trois buts sur cinq lancers. Les Penguins ont éventuellement perdu 4-2 et les Sharks ont forcé la tenue d'une sixième rencontre, dimanche, notamment grâce aux 44 arrêts de leur gardien Martin Jones.

«Nous nous sommes replacés après un lent départ et nous sommes venus de l'arrière, a dit Murray. Nous avons joué de la bonne façon pour l'emporter, mais leur gardien a été remarquable.»

Une chose que Murray a effectuée à quelques reprises pendant la route des Penguins vers une autre finale de la coupe Stanley, surtout après une rare contre-performance. Ce dernier n'a toujours pas perdu deux départs consécutifs en séries, montrant une fiche de 5-0 et une moyenne de buts alloués de 1,76 après une défaite.

Murray sait qu'il se trouve à un point dans la saison où jouer du bon hockey ne sera pas suffisant. Il pourrait très bien mettre la main sur le trophée Conn-Smythe, remis au joueur le plus utile des séries éliminatoires. Avec 14 victoires depuis le début des séries, il n'est qu'à une autre du record de la LNH pour une recrue.

L'adrénaline coulera à flots dimanche, comme c'est toujours le cas. Si le gardien des Penguins peut garder son calme, surtout en début de match, il aime les chances de sa formation.

«C'est une question d'apprendre à gérer tout ça de la bonne façon, a-t-il insisté. Si tu peux te servir de cette énergie et te nourrir de la foule, tu te retrouveras en bonne position.»

Mais pour ce faire, il devra aussi stopper le meilleur pointeur des présentes séries: Logan Couture.

Lors des parties les plus importantes en séries, Couture a souvent été le meilleur joueur des Sharks.

Pendant que Jones protégeait la mince avance des Sharks au cours du cinquième duel, le jeu de Couture en début de match a permis aux siens de jouer avec une avance pour la première fois de la finale.

«Je crois que Logan possède cette habileté à élever son jeu d'un cran lors des moments névralgiques. Il l'a fait pendant toutes les séries. Ce n'est pas tout le monde qui peut faire ça», a mentionné l'entraîneur-chef des Sharks, Peter DeBoer.

Couture a amassé un but et deux aides en première période afin d'enfiler sa quatrième partie de trois points ou plus des séries. Les trois premières ont eu lieu lors des trois victoires permettant aux Sharks d'accéder au tour suivant, dont le septième affrontement de la deuxième ronde, contre les Predators de Nashville.

Plutôt que de retourner bredouille en Californie, les Sharks se préparent maintenant à lutter à nouveau pour leur survie, dimanche.

«C'est le temps de l'année où les équipes sont acculées au pied du mur et des joueurs doivent offrir de bonnes performances, a ajouté DeBoer. Quelques-uns l'ont fait jeudi. Nous devons en avoir d'autres au match numéro six afin de pouvoir jouer un septième match.»

Les 29 points de Couture en séries forment le plus haut total depuis les séries éliminatoires de 2010, où Daniel Brière, des Flyers de Philadelphie, avait obtenu 30 points et Jonathan Toews, des Blackhawks de Chicago, 29.